VIDÉO. Centrale de Brennilis : pourquoi et comment démanteler le bloc réacteur à distance ?

par Ouest France

Lors de la prochaine étape du démantèlement (*) de la centrale nucléaire de Brennilis (Finistère), celle qui va concerner le bloc réacteur, la protection des personnels chargés de la déconstruction va être l’un des enjeux principaux pour l’exploitant EDF. Septième volet de notre dossier. C’est dans cette partie, située au cœur de la centrale, sous le dôme en béton que l’on voit d’un peu partout dans les monts d’Arrée, qu’était injecté l’uranium nécessaire à la production de chaleur. C’est donc la partie la plus radioactive de l’installation nucléaire et a fortiori celle qui demande le plus de précautions pour être déconstruite. Hors, se protéger, s’équiper et contrôler sa radioactivité prend du temps. Plusieurs dizaines de minutes, chaque jour et pour chaque travailleur qui intervient dans la centrale. Et ce, alors que le chantier n’en est qu’à approcher le cœur du bloc réacteur. Combinaison, casque et charlotteDans le détail, qui veut accéder à l’enceinte du réacteur (dôme en béton) doit enfiler chaussettes, t-shirt, combinaison, masque, casques, lunettes et charlotte. Il faut ensuite s’équiper et activer un dosimètre qui mesure la radioactivité ambiante, faire un auto-contrôle face à un miroir puis passer plusieurs « check points ». Aller dans le bloc réacteur où les tuyauteries occupent encore tout l’espace, c’est doubler l’équipement… et donc le temps à y consacrer. Rebelote à la sortie ! Des scènes beaucoup moins « exotiques » que par le passé, depuis les premiers mois de la pandémie de Covid-19 et les images de soignants suréquipés, mais qui attestent toutes d’une lutte contre une exposition bien réelle à un danger invisible. « Pour protéger les travailleurs de l’irradiation et de la contamination, le démantèlement du bloc réacteur sera donc fait par des robots télécommandés », explique la direction de la centrale. Dans la cuve, un robot à bras évolutif équipé de caméras et de sondes sera utilisé. Un laser effectuera les découpes sur des plaques d’acier très robustes et une pince évacuera les déchets. Pas question alors que des personnels s’y trouvent. Le pilotage de ces outils se fera dans la centrale mais à distance, dans une « salle de commande déportée ». +++ Lire aussi : Une enquête publique exceptionnelle pour achever le démantèlement de Brennilis+++ Lire aussi : Le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis intéresse-t-il encore ?+++ Lire aussi : Pour les antinucléaires, il n’existe « aucune solution satisfaisante pour les déchets radioactifs »(*) Le démantèlement complet de la centrale nucléaire est soumis, du 15 novembre 2021 au 3 janvier 2022, à une enquête publique. Après avis de la commission d’enquête, des autorisations devront encore être obtenues pour accéder à cette ultime phase de déconstruction qui doit durer, au minimum, 17 ans.

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