VIDÉO. Ce Nantais invente un système de dépollution maritime

par Ouest France

Cela fait trois ans que cet ingénieur a quitté les chantiers navals pour se consacrer au développement d’un système de dépollution maritime. « Quand j’étais en école à Brest et que j’allais en mer, il m’arrivait d’avoir des galettes de pétrole sous ma combinaison de plongée, se souvient Rémi Allain. À Marseille, j’ai vu la pollution plastique augmenter de mes propres yeux. C’était édifiant. C’est comme ça que le cheminement s’est fait, du constat à la réflexion. »Rémi Allain souhaite alors apporter sa pierre à l’édifice et trouve son concept : un système permettant de ratisser la pollution flottante (plastique, algues toxiques, hydrocarbures) au large des côtes. « En majorité, avec l’urbanisation des littoraux, ce sont les activités en bord de mer qui polluent. Il faut évidemment dépolluer les fleuves, qui envoient tout vers la mer, mais on peut définir une stratégie tout aussi efficace en récupérant les poches de pollution près des littoraux », explique l’ingénieur naval. Sa start-up, V2O Marine, développe un entonnoir flottant géant, tracté par un bateau, dont l’innovation majeure repose sur l’économie de temps et d’essence générée : « Une voile donne une forme convexe au système, pour avoir une optimisation hydrodynamique : par exemple, si vous mettez le dos d’une cuillère dans l’eau, elle va opposer plus de résistance que si vous mettez la partie creuse. C’est le même principe. Le fait de tracter un système convexe dans l’eau permet au bateau d’aller plus vite, tout en économisant jusqu’à 30 % de carburant », détaille Rémi Allain. Le dispositif peut aussi se fermer complètement, formant comme un drapeau derrière l’embarcation. Il oppose alors moins de résistance dans l’eau, permettant au bateau de gagner en vitesse. « Il peut aller jusqu’à 15 km/h et rejoindre plus rapidement la poche de pollution ou le port, précise Rémi Allain. On a terminé les essais, on est en phase de commercialisation. Derrière le MPS, on a récemment greffé un filet qui ramasse les polluants. C’est une solution intermédiaire pour les ports qui n’ont pas les moyens d’acheter un bateau de dépollution. » Et puis, un bateau au lieu de deux, « c’est encore une nouvelle économie en carburant ».

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