VIDÉO. « C'est à la fois un sprint et un marathon » : un marché avec Nadine, vendeuse de galettes à Vitré
par Ouest France
Nadine Kerouredan sillonne les marchés du pays de Vitré depuis 2005 avec son food-truck, La Galette Vitréenne. Chaque samedi matin, elle arrive à l'aube place de la République pour un long coup de feu qui durera jusqu'à 14h. À l’intérieur du camion ambulant, chacun des 10 m2 est optimisé. Pendant que Noëlle Cornée, sa salariée, s’occupe de la vente, Nadine Kerouredan est à la fabrication. Autour d’elle, huit plaques qu’elle graisse méthodiquement à l’huile de tournesol – « je préfère ça que le Saindoux, je trouve ça plus propre », explique-t-elle. Vient ensuite le moment fatidique, celui de tourner les crêpes sur le billig. « Chaque crêpier a son coup de main, ça permet d’avoir la même galette à chaque fois. Moi, il est plutôt lent. Il faut s’entraîner, il n’y a pas de mystère ! » assure-t-elle. Un geste qu’elle répète avec autant de dextérité que d’automatismes, tout en papotant. « Promis, je n’en rêve pas la nuit », s’amuse-t-elle.Lire aussi notre reportage : Une matinée avec Nadine Kerouredan, vendeuse de galettes au marché de VitréLe choix de l'itinéranceSon best-seller : la fameuse galette saucisse. Une recette bien loin de son patrimoine culinaire : enfant, il n’était pas question pour elle de galettes mais bien de crêpes de sarrasin à la mode finistérienne. « Je me suis adaptée. Ici, ça ne passerait pas… » Nadine Kerouredan est en effet originaire du pays Bigouden, dans le sud du département. C’est là-bas, dans la crêperie de sa tante, qu’elle a pour la première fois mis la main à la pâte. Avant de démarrer une carrière dans l’industrie agro-alimentaire. « Mais j’avais gardé cette expérience en tête et me disais qu’un jour, je me mettrai à mon compte », se souvient-elle.Dix ans plus tard, la Bigoudène renoue avec les crêpes dans les Pyrénées-Orientales, où elle ouvre un restaurant avec son mari, puis deux. Une séparation la ramène en Bretagne, à Redon. En gérance temporaire d’une crêperie, elle « découvre les camions galettes sur le marché. Je les regardais de loin et ne comprenais pas : pourquoi acheter des crêpes pour les réchauffer ensuite ? Chez moi, le billig était sur la table et on attendait son tour ! » s’amuse-t-elle.À la recherche d'un repreneurLes horaires du marché, plus compatibles avec sa vie de jeune mère, la poussent finalement à se lancer. En reprenant La Galette Vitréenne, un camion déjà implanté depuis plusieurs décennies, elle est rapidement séduite par l’atmosphère particulière du marché. Et ce, malgré la difficulté du métier. « Travailler en crêperie, c’est un sprint. Mais être sur le marché, c’est à la fois une course d’endurance, car il faut tenir longtemps, et un sprint le midi », illustre-t-elle.À 63 ans, Nadine Kerouredan sent la fatigue peser. Elle pense à l’après, et aimerait trouver un repreneur pour La Galette Vitréenne. Un crêpier avec son propre coup de main, mais prêt à perpétuer l’héritage de ce camion ambulant, qui sillonne les routes du pays de Vitré depuis un demi-siècle.
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24 novembre 2024 - leparisien