VIDÉO. Au Bangladesh, la Première ministre fuit après des manifestations sanglantes
par Ouest France - La sélection de la rédaction
En un mois de contestations, plus de 400 personnes sont mortes au Bangladesh, sur fond de dérives autoritaires du pouvoir et de précarité des jeunes. À l'appel des étudiants, l'ancien prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus, a accepté de former un gouvernement intérimaire. Début juillet, des manifestations éclatent dans les grandes villes du Bangladesh, pays de 170 millions d’habitants. A l’origine de ce mouvement ? Des étudiants.Ils exigent l’abolition d’un système de quota dans la fonction publique, supprimé en 2018 et réintroduit par la justice en juin 2024. Avec cette réforme, 30 % des emplois du public sont réservés aux familles d’anciens combattants. Selon les opposants, c’est en fait un moyen détourné de placer les proches du parti au pouvoir dans l’administration. De quoi, aussi, révolter les jeunes, qui sont 18 millions sans emploi.Plus de 400 mortsLes manifestations sont d’abord pacifiques. Mais le 16 juillet, la crise sociale devient politique : la répression du mouvement fait ses premiers morts, des opposants sont emprisonnés. Les manifestants exigent la démission de la Première ministre : Sheikh Hasina. A la tête du pays durant 15 ans, elle a longtemps constitué un espoir démocratique. Aujourd’hui, elle exerce un pouvoir de plus en plus autoritaire, accusée même d’avoir fait éliminer des opposants. Pour tenter d’étouffer le mouvement, son gouvernement a coupé Internet, fermé les écoles et universités, instauré un couvre-feu et fortement réprimé les manifestants. L’armée a été déployée et la police autorisée à tirer à balles réelles.Résultat : plus de 400 morts en un mois. Au moins 109 sur la seule journée du lundi 5 août, la plus meurtrière. Le même jour, des manifestants saccagent sa résidence principale. Mais Sheik Hasina est déjà partie, prenant la fuite en hélicoptère, réfugiée en Inde voisine, selon les médias indiens.Négociations pour l'aprèsL’armée a aussitôt pris le contrôle du pays et annoncé la mise en place d’un gouvernement provisoire. Mardi 6 août, le président du Bangladesh a dissous le Parlement en vue de nouvelles élections et fait libérer les manifestants.Les négociations, menées par l’armée, sont toujours en cours entre les partis d’opposition et les étudiants contestataires, qui ont posé leurs conditions aux négociations. Dans une vidéo postée sur Facebook, leur leader exige que l’ancien prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus fasse partie du gouvernement intérimaire.Ce dernier a accepté, mardi 6 août, et doit former un gouvernement provisoir.
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