VIDÉO. Attentats : pourquoi les alertes à la bombe se multiplient-elles ?
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Dans toute la France, les mêmes scènes se répètent. À chaque fois, des centaines de personnes sont évacuées à la suite d'une alerte à la bombe. La police boucle le secteur le temps d'effectuer une « levée de doute ». De nombreux établissements scolaires ont notamment été la cible de ces fausses alertes, en particulier depuis la mort de l'enseignant Dominique Bernard dans un attentat terroriste, le 13 octobre dernier, à Arras (Pas-de-Calais). Selon les chiffres du ministère de l'Éducation, communiqués le 16 octobre 2023, 168 alertes ont été recensées depuis la rentrée scolaire. Le plan Vigipirate a d'ailleurs été relevé au niveau d'alerte « urgence attentat » à la suite de cette attaque terroriste.Des lieux touristes ont aussi été victimes de ces fausses allégations. Pour la cinquième fois en une semaine, le château de Versailles, a du procéder à l'évacuation de l'ensemble de ses visiteurs. Samedi dernier, c'est le musée du Louvre, situé au cœur de Paris, qui a annoncé sa fermeture en raison de plusieurs messages liés à des alertes à la bombe. De nombreuses gares et aéroports français ont subi le même sort, entraînant parfois de lourdes perturbations sur le trafic.Lire aussi : Fausses alertes à la bombe : 18 personnes interpellées en 48 heures, annonce Gérald DarmaninUn effet de mimétismeSi le phénomène n'est pas nouveau, le contexte actuel d'attentat et de tensions au Proche-Orient est particulièrement propice à ce type de délits. « Il y a un effet de mimétisme » selon Denis Jacob, secrétaire général du syndicat de police Alternative : « De mauvais plaisantins veulent faire parler d'eux par rapport à une alerte à la bombe. »Une autre explication est avancée par le policier : « un certain nombre d'individus sont contre l'État de droit ou le fonctionnement de notre pays ». Envoyer des alertes à la bombe de manière récurrente est pour eux un moyen de « désorganiser le fonctionnement politique, économique et la sécurité du pays », ajoute-t-il.Des alertes envoyées par téléphoneLe plus souvent, c'est à l'aide d'un téléphone que ces fausses alertes sont envoyées. Elles peuvent prendre la forme d'un simple mail de menace, d'un sms ou encore d'un coup de téléphone aux autorités ou à l'établissement visé. Les auteurs passent aussi par des plateformes numérique comme « Ma sécurité.fr » (ex-Mon Commissariat.fr), qui connaît une nette hausse de sa fréquentation, selon Denis Jacob.Le plus souvent se sont des établissements scolaires qui sont visés, « particulièrement en période d'examens ou de rentrée », précise Frédéric Gallet, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance en Ille-et-Vilaine. « On est confronté à cela tous les ans », précise Denis Jacob, qui reconnaît cependant n'avoir jamais connu un tel nombre de fausses alertes en si peu de temps.Une « levée de doute » systématiqueToutes ces alertes à la bombe font systématiquement l'objet d'une levée de doute de la part des autorités. La zone visée est rapidement circonscrite par les policiers. Un périmètre de sécurité est mis en place et toutes les personnes présentes sur le site sont évacuées : « C'est très stressant pour les équipes, et très chronophage », explique Frédéric Gallet. En parallèle, les services de secours sont alertés au cas où d'éventuelles victimes pourraient être à déplorer. Les services de déminage peuvent également être dépêchés sur place, notamment en cas de colis suspect présent sur les lieux.Vient ensuite le temps de l'enquête. Pour tenter de retrouver les auteurs, les autorités peuvent procéder à des réquisitions auprès des opérateurs téléphoniques -pour obtenir les numéros de téléphones- ou des fournisseurs d'accès à Internet -pour se procurer les adresses IP.L’article 322-14 du Code pénal précise que « le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende. »
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