Cinquante-cinq ans après, Bénédicta a été retrouvée par sa sœur ainée, Daisy. Elle est retournée sur son île natale, à la Réunion, avec ses sœurs, à la découverte de ses racines et de son histoire, celle des Enfants de la Creuse.
« Voilà, c’est notre maman, et là, c’est notre papa », dit Daisy, bouleversée devant la tombe de leurs parents, à Bénédicta, muette d’émotion, cette « petite » sœur qu’elle cherchait depuis un demi-siècle et réapparue comme par enchantement quelques mois auparavant, après des décennies de recherches infructueuses. Daisy, Anne-Marie et Bénédicta sont, pour reprendre la terminologie officielle, des « Enfants de la Creuse ». Ces jeunes Réunionnais, déclarés pupilles de l’État et exilés vers la métropole entre les années 1960 et 1980 pour être adoptés ou placés dans des pensions. Ils seront 2 015 enfants, selon les décomptes de la Commission nationale sur les enfants réunionnais de la Creuse, à être méthodiquement arrachés à leur île, abandonnés ou pas, par leurs familles.
Vidéo suivante dans 5 secondes
