VIDÉO. Algues vertes : un problème qui dure depuis plus de 50 ans
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Tous les ans, certaines plages de Bretagne se parent de vert. La cause principale de ce spectacle : les algues vertes. À la veille de la sortie du film « Algues vertes », de Pierre Jolivet, nous avons voulu revenir sur ce problème qui touche toute une région. Les algues vertes sont apparues au début des années 70. Après la seconde guerre mondiale, la Bretagne est une terre propice pour produire et alimenter le pays. L'agriculture intensive se développe et apparaît alors des dégâts collatéraux. La production agricole et le traitement des eaux usées rejettent des nitrates comme du phosphore et surtout de l'azote dans les cours d'eau. Ces derniers alimentent la prolifération des algues vertes.Ces algues ne sont pas nocives à première vue mais elles se décomposent. En moins de 48 heures, les algues deviennent blanches et elles émettent un gaz, de l'hydrogène sulfuré. Ce gaz est très nocif. Il peut provoquer des malaises, des difficultés à respirer et même la mort. Les algues vertes sont selon plusieurs spécialistes et médecins la cause de la mort de plusieurs animaux et d'humains. Réduire le taux de nitrates dans les eaux Une solution a été trouvée pour qu'elles ne soient plus toxiques : le ramassage des algues tous les ans avant l'été. Mais cette solution n'est qu'une façon d'essuyer les pots cassés et cela coûte très cher. La Région Bretagne dépense chaque année 12 millions pour ramasser les algues. Pour limiter la prolifération des algues il faut agir en amont selon Sylvain Ballu, responsable du suivi des algues vertes au Ceva (Centre d’étude et de valorisation des algues) : « la principale ou la seule vraie solution, c'est de travailler en amont sur les bassins-versants, c'est-à-dire de travailler sur tout le bassin en amont. Donc quelquefois, ce sont des milliers d'hectares sur lesquels il y a des activités humaines et notamment agricoles. Il faut arriver à trouver des systèmes et des pratiques agricoles permettent d'avoir une qualité de l'eau à un niveau presque irréprochable. ».Pour limiter la prolifération d'algues vertes, il faudrait donc limiter l'apport d'azote et de phosphore présent dans les nitrates. Depuis les années 2000 ces taux sont passés de 50 mg de nitrates à 30 mg dans les cours d'eau mais cela ne suffit pas. Il faudrait arriver à des taux de 10 mg. Même si la production agricole s'arrêtait brusquement aujourd'hui, les algues vertes continueraient d'exister encore longtemps tant les cours d'eau sont riches en nitrates. C'est donc tout un système agricole qui est à repenser quitte à réduire la production des agriculteurs. Mais à quel prix pour ces derniers ? Sans améliorations de leurs conditions et des prix de leurs produits, rien ne sera susceptible de changer. Et les algues continueront de faire partie du paysage breton.
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