VIDÉO. À Quimperlé, en cas de catastrophe, la cellule de crise clique sur l'Actiplan

Le risque inondation, la Ville de Quimperlé connaît. Les inondations aussi. Elle en garde la culture et, depuis les crues des années 2000 puis 2013-2014, mise sur la prévention après avoir mené de gros travaux, au fil des décennies. Mais ce n'est pas de seul risque majeur qu'elle doit prévoir au sein de son poste de commandement communal.Le poste de commandement communal, la clé du dispositifChargé de la prévention des risques professionnels et majeurs à la Ville, Olivier Caillibot ne compte plus le nombre de cellules de crises qu’il a animées ou gérées, entre les inondations, la pandémie de Covid-19 ou encore la préparation de possibles futurs délestages électriques.Depuis fin 2022, le nouveau PCC, poste de commandement communal « est l’endroit où l’on tient les pré-cellules de crises avec les sapeurs-pompiers, la gendarmerie, le maire, des élus et les personnes que l’on souhaite solliciter »​, explique Olivier Caillibot.7 risques majeurs spécifiques pour QuimperléEt ce PCC dispose d’un Actiplan, imaginé et réalisé par Olivier Caillibot. Avec lui, il entend développer l’acculturation aux risques majeurs qui sont au nombre de 7 à Quimperlé : inondation-submersion marine, tempête, mouvement de terrain, mouvement sismique, feux de forêt, transport de matière dangereuse et risque industriel.Gérer l’urgence en un clic« Les crises deviennent systémiques et multiples, relance le monsieur risques majeurs quimperlois. ​Nous avons une multitude de plans de secours et il est difficile de tout appréhender. Alors, ce plan pour agir que j’ai appelé Actiplan est un document qui rassemble toutes les informations pour agir. »« Pensez-vous qu’au moment d’une crise, on dise à un nouveau maire par exemple : mais vous n’avez pas lu le paragraphe XP 2115, du document Y ? Dans l’urgence d’une crise, il faut tout avoir sous la main. On n’a pas le temps de potasser des pavés », ​explique Olivier Caillibot.Actiplan, c'est quoi?Au-delà d’un énième plan qui s’ajoute à tous les plans administratifs obligatoires de prévention des risques, Actiplan compile toutes les données sur un fichier Excel, accessible depuis n’importe quel ordinateur.En quelques clics, le PCC visualise les prévisions météo, le niveau d’eau, le risque d’inondation, la zone de la ville qui sera impactée, les moyens en homme et en matériels à disposition, les alertes à envoyer via Gedicom qui a remplacé le système Antibia, le qui fait quoi, les plans de secours à mettre en œuvre, les possibilités d’hébergement, la communication… Avec cartes, graphiques et photographies d’archives pour tout mieux concrétiser.Rien n'a échappé au recensement: plans précis de tous les bâtiments de la ville, des salles de sports aux écoles, capacité d'hébergement, matériel de transport, de manutention ou de sécurisation... Tout a été passé au peigne fin pour tous les risques majeurs qui peuvent toucher Quimperlé.Un exemple à suivreImaginez une catastrophe à Quimperlé : gros accident ferroviaire, carambolage, glissement de terrain, incident industriel. Imaginez qu'il faille héberger en urgence des centaines de personnes. En quelques clics, Actiplan donne les capacités d'hébergement, des hôtels aux gîtes, en passant par le camping et y ajoute les capacités d'hébergement d'urgence dans les complexes sportifs. « En deux secondes, les autorités peuvent savoir qu'il y a 200 places aux Cordiers par exemple et connaître le nombre de brancards mous dont nous disposons.»L'expérience du terrainPour bâtir son Actiplan, Olivier Caillibot s’est appuyé sur sa connaissance du terrain quimperlois qu’il arpente depuis des années, des documents d’archives et les plans officiels. « J’ai commencé à récupérer des infos en 2013-2014. Il m’a fallu près de deux ans pour tout mettre en forme. »Premier test concluantEt il a porté ses fruits ce samedi 31 décembre 2022 un peu avant minuit. « L’inondation a été anticipée, préparée et le retour à la normale s’est fait beaucoup plus vite. C’est important. Plus on anticipe, plus on prépare les gens. On a appris de nos erreurs et on se trompera encore. Il faut rester humble face à la nature », assure Olivier Caillibot dont l’Actiplan intéresse l’association Cepri, Centre européen de prévention du risque d’inondation. Car son Actiplan couvre les sept risques majeurs susceptibles d’impacter Quimperlé.Le premier test, ce Nouvel an 2022-2023 est concluant. L'Actiplan d'Olivier Caillibot prouve son efficacité. Il doit être présenté dans le détail aux différentes autorités dans les prochains temps.Et à l'échelle de Quimperlé communauté?L'Actiplan ne concerne que la ville centre de Quimperlé communauté. « La loi Matras de 2021 oblige un plan intercommunal de sauvegarde, dès qu'une commune en a un, pointe Olivier Caillibot. L'intercommunalité aura obligation de mettre en place un tel plan.»L'avenir dira si ce sera aussi avec, pour support immédiatement accessible en appui des textes administratifs, un Actiplan à la quimperloise.