VIDÉO. À Quimperlé, 1 600 personnes mobilisées contre la réforme des retraites
par Ouest France
La 12e journée de mobilisation interprofessionnelle a rassemblé plus de 1 600 personnes, ce jeudi 13 avril 2023, à Quimperlé (Finistère).« Cela faisait très longtemps que je n’avais pas manifesté, mais là contre cette réforme qui est vraiment du grand n’importe quoi, je les ai toutes faites. » Trois mois que Christophe, 48 ans se mobilise sans relâche. Encore présent à battre le pavé ce jeudi à Quimperlé. Syndiqué à la CFDT, il convient qu’il peut y avoir une forme de renoncement : « pour certains, c’est fait ». Mais lui ne désarme pas et continue à dénoncer « le passage en force ». 10 h 49 et 3 secondes, une minute de silence est annoncée sur le parvis de la gare, en réponse à ce 49-3 et à la « démocratie bafouée ».1 600 manifestantsNathalie Morvant, de l’union locale CGT, répète les consignes au micro. Le parcours avait été interdit la dernière fois car il ne sécurisait pas les sorties du centre de secours. Il est autorisé cette fois-ci, avec un service d’ordre renforcé et près de 1 600 personnes à défiler à Quimperlé. Des slogans, des pancartes, de la musique, une ambiance bon enfant et des pastiches de chansons populaires avec des flash mob orchestrés par Le collectif interpro au Coat-Ker, puis devant l’entrée du Leclerc.Dans le cortège, Alain Pennec, historien et président de la Société histoire et patrimoine Kemperle, est présent. Il n’a raté qu’une seule manifestation depuis le début, « à cause d’une visite guidée à l’abbatiale Sainte-Croix », glisse-t-il.« Un mouvement exceptionnel »Pour lui, le mouvement est profond. « D’abord par la durée : douze manifestations sur deux mois, c’est exceptionnel. D’autre part, sur la vigueur du mouvement et le nombre de manifestants. Il y a eu jusqu’à 6 500 personnes à l'une de ces manifestations, c’est énorme pour une ville de 12 000 habitants. Certes, il y a les autres communes environnantes, mais je n’ai jamais vu ça. »Il ne veut pas parler pour l’ensemble du siècle à Quimperlé, « je n’ai pas cet âge-là », sourit-il. Il rappelle que les manifestations ouvrières ont commencé dans les années 1920, « surtout quand il y a eu des adaptations de l’économie qui se sont produites et qui ont suscité des mouvements. Et puis il y a eu les événements de Mai 68 qui ont plus politisé les gens. Là, grâce à Macron, le même phénomène se reproduit. » Et Alain Pennec conclut : « Il y a habituellement une certaine tonalité à certaines manifestations : papetiers un moment, lycéens pour certaines réformes. Là, c’est global. »Les trois unions locales (CGT, CFDT, FO) ont de nouveau mobilisé leurs troupes. Près de 80 personnes assurent la sécurité du parcours en veillant à ce que « tout se déroule sereinement. On travaille très bien tous ensemble. Nous communiquons énormément. On s’entraide et on se fait confiance. Je n’avais jamais vu une telle union à Quimperlé, se félicite Nathalie Morvant. On a un seul et même objectif, annuler cette réforme. » Constitutionnelle ou pas ? L’avis des Sages est attendu ce vendredi14 avril 2023.
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