VIDEO. À Quimper, des agriculteurs dénoncent les retards de versement des aides de la PAC
par Ouest France
Une vingtaine de membres de la Confédération paysanne du Finistère et du Groupement des agriculteurs bio 29 se sont mobilisés devant la préfecture du Finistère, à Quimper, vendredi 24 mai 2024. Ils ont remis une soixantaine de lettres de mise en demeure de l’État au préfet. Ils sont une vingtaine à se regrouper devant la préfecture du Finistère, à Quimper, vendredi 24 mai 2024, sur les coups de 11 h. Drapeaux jaune de la Confédération paysanne à la main, tous sont venus réclamer le versement d’une des aides de la PAC 2023, le MAEC (Mesures agroenvironnemales et climatiques), qui se fait toujours attendre.Une soixantaine de mises en demeure de l’EtatUne soixantaine de mise en demeure de payer adressée à l’Etat a été symboliquement remise au préfet, qui a reçu les représentants de la Confédération paysanne du Finistère et du Groupement des agriculteurs bios du Finistère (Gab 29). « Le premier ministre Gabriel Attal avait promis que toutes les aides de la PAC 2023 seraient versées le 15 mars 2024, rappelle Yannick Jestin, éleveur de vache laitière à Lameur et président de Gab 29. Comme par hasard, les MAEC sont les seuls qui ne le sont toujours pas. »Financer une agriculture durableCes aides, à hauteur de 140 millions d’euros pour la Bretagne, doivent permettre de financer la transition vers une agriculture plus durable en répondant « aux enjeux environnementaux rencontrés sur les territoires, tels que la préservation de la qualité de l’eau, de la biodiversité, des sols ou de la lutte contre le changement climatique », précise le site du ministère de l’agriculture. L’aide est plafonnée à 12 000€ par agriculteur et permet « de compenser une perte de salaire, car on produit moins mais mieux, poursuit Yannick Jestin. Il faudrait que je plante 10 hectares de maïs et que j’utilise des produits phytosanitaires pour compenser les 12000 € manquant. »« Quel message on envoie aux jeunes agriculteurs ? »Ce retard de versement inédit, justifié par un problème de logiciel, « fragilise les fermes récemment installées. Certains doivent emprunter à court terme pour combler le trou dans la trésorerie, avec des taux d’intérêt élevés. C’est une agriculture qui répond aux enjeux de demain mais l’État s’en désintéresse. Pourquoi faut-il toujours courir après ces aides ? Quel message on envoie aux jeunes agriculteurs ? » Les agriculteurs réclament le paiement de l’intégralité des aides avant le 31 mai. « On y croit peu, reconnaît Yannick Jestin. Mais on ne s’interdit pas de poursuivre l’Etat en justice si rien n’est versé d’ici là. »
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