VIDÉO. À la Ressourcerie du cinéma, ils donnent une seconde vie aux décors de films
par Ouest France
Derrière son légendaire glamour, l’industrie audiovisuelle française émettrait chaque année 1,7 million de tonnes de CO2, soit l’équivalent de 700 000 vols Paris-New York. Et le décor représenterait un quart de cette pollution. La Ressourcerie du cinéma tente d’y remédier en proposant, à la location ou à la vente, tout un tas de trésors récupérés sur les tournages qui auraient fini à la benne.Guidé par Karine d’Orlan de Polignac, l’une des cofondatrices, reportage dans les locaux spectaculaires de l’association, situés à Montreuil, à l’est de Paris. Un lieu magique, à mi-chemin entre l’intimité d’un plateau de tournage et les malices d’un cabinet de curiosités. On y découvre une grande colonne, rapportée du dernier Astérix et Obélix. Le canapé de la série Drôle, sortie sur Netflix. De grands rochers en polystyrène et plus loin, une collection de pierres tombales. Une forêt de miroirs et même la baignoire dans laquelle s’est baignée Isabelle Adjani dans le film Mascarade. À la Ressourcerie du cinéma, chaque recoin cache un trésor.Le grand gaspillageÀ la genèse de ce projet, né en 2020, le collectif Éco-Déco, composé de chefs décorateurs aux ambitions écologiques. Puis une rencontre, entre l’un d’eux, Jean-Roch Bonnin, accessoiriste, et Karine d’Orlan de Polignac, spécialiste du traitement des déchets. Leur concept est simple : collecter les décors sur les lieux de tournage pour les remettre à la location ou à la vente, 50 % moins cher en moyenne. Car depuis les années 1970, le cinéma a pris l’habitude de fabriquer pour jeter.Forte de son succès, cette caverne d’Ali Baba n’a cessé de s’agrandir depuis son ouverture. Elle est aujourd’hui à l’équilibre et emploie six personnes. Dans ses allées, on croise des clients issus du cinéma, du théâtre mais aussi des propriétaires d’escape games, des professionnels du BTP, des restaurateurs, des architectes, des antiquaires, et quelques particuliers.La Ressourcerie espère transformer les mentalités, afin de penser le décor autrement. L’enjeu est de taille : un film construit en studio génère en moyenne 15 tonnes de déchets.
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