VIDÉO. 80e D-Day : Thérèse Audrieu a vécu le Débarquement à Saint-Aubin-d'Arquenay
par Ouest France
Thérèse Audrieu avait 14 ans lorsque les Anglais sont arrivés à Saint-Aubin-d’Arquenay (Calvados), près de Ouistreham, où elle habitait avec ses parents dans une ferme. Installée aujourd'hui à Blonville-sur-Mer, elle se souvient parfaitement de ce 6 juin 1944. Le 6 juin 1944, après le bombardement de la ferme familiale, à Saint-Aubin-d’Arquenay (Calvados), où elle est née, près de Ouistreham, Thérèse Audrieu, née Guillard, qui avait alors 14 ans, et sa famille se sont réfugiés chez un voisin. « J'étais chez M. Lequen. Mme Lequen nous a donné des œufs le midi pour manger un peu. Dans la soirée, M. Lequen me dit : "Tu montes au grenier chercher des cannes anglaises pour ton père." Parce qu'il avait du mal à marcher. J'arrive là-haut, au deuxième étage, je regarde, je vois la mer. C'était que des bateaux qui tiraient, c'était comme du feu. Puis tout d'un coup, je lève les yeux, je vois le ciel. Là, ils descendaient des parachutes de toutes les couleurs. Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau. C'était pour ravitailler les soldats, en médicaments, en nourriture, en munitions, tout ça. C'était beau, ça je m'en souviens. » Lire aussi : TÉMOIGNAGES. 80e D-Day. « Les Allemands nous obligeaient de partir » : ce couple se souvient« On était prêts à partir et la bombe est tombée derrière la maison »C'est son oncle qui est venu prévenir Thérèse et toute sa famille du Débarquement. Il avait vu plusieurs bateaux au large. « Aussitôt, ma mère et ma tante se mettent à faire des tartines, nous mettent des manteaux, et on était prêts à partir, et à ce moment-là, la bombe est tombée derrière la maison. On ne se rend compte de rien quand c'est comme ça. Tout d'un coup, on se réveille, c'est comme si on avait rêvé, et j'aperçois autour de moi que des cailloux. Et je vois le ciel, et ma mère à côté, on ne lui voyait que la tête, avec du sang partout. Alors je me mets à crier. Mon père, qui s'est sorti de sous les décombres, est venu essayer de me sortir de là-dessous, mais il a eu beaucoup de mal, parce que sur mes jambes, il y avait un linteau. J'ai cru que je n'avais plus de jambes. J'étais toute déshabillée, toute déchirée de partout », témoigne Thérèse Andrieu, aujourd'hui installée à Blonville-sur-Mer.
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