Une «chasse aux riches» en France ? «Il y a en tout cas une stigmatisation», juge Bruno Bonnell (LREM)
par Lopinionfr
D’emblée, Bruno Bonnell ne cache rien de son implication dans le grand débat national souhaité par Emmanuel Macron : «Non seulement je vais y participer, assure-t-il, mais j’ai même préparé 4 débats, il faut réserver les salles, convoquer les gens (…) On parle du grand débat, mais je préfère plutôt parler de la myriade de débats qui vont se dérouler. L’important, c’est que tous ces petits ruisseaux fassent une grande rivière qui débouche sur une synthèse». Quelle serait la réaction du député si, lors de l’un de ces débats, un participant met sur la table le rétablissement de l’ISF ? : «Certainement pas ! Ma position est très claire là-dessus. Encore une fois, on revient à des anciennes méthodes, on revient à des totems, l’ISF en est un, l’augmentation du smic aussi… Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas plus de justice sociale, ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas réfléchir à comment les gens ont réussi participent à l’action démocratique, mais arrêtons d’agiter les fantômes du passé !». Au sujet de la taxe d’habitation – supprimée ou non pour les 20% les plus aisés, le doute subsiste – Bruno Bonnell explique: «On a un petit peu tendance à mélanger ce qui relève du domaine de la discussion au domaine de la discussion (…) Supprimer la taxe d’habitation, aussi pour les plus riches, c’est un engagement du Président. Après, est-ce qu’il faut trouver une autre méthode pour que ces plus aisés contribuent de façon intelligente à la dynamique nationale ? Réfléchissons ensemble». Peut-on dire qu’une « chasse aux riches » est repartie en France ? «Il y a en tout cas une stigmatisation (…) On cherche des coupables, non plus des responsables. La dynamique économique, fin 2017, était bien repartie, on lui casse un peu les pattes pour des raisons de stigmatisation. Au bout d’un moment, je pense qu’on se rendra compte que les uns ont besoin des autres et c’est là le plus important». Sur des sujets de société tels que la bioéthique, est-ce que la démocratie directe est une bonne méthode ? «Les institutions sont justement là pour tenter d’avoir des avis éclairés, répond notre invité. Je pense que le côté ‘vote par réclamation’ est une grave erreur et pousserait à des remises en question permanente». Peine de mort, mariage homosexuel, peine de mort… Comment faire pour exclure ces sujets du débat, sujets pourtant au centre de la préoccupation d’une partie des gens ? «Il n’est pas question de revenir sur les avancées sociales et sociétales qui sont la preuve d’une démocratie mature». ` Enfin, quelle leçon l’exécutif doit-il tirer de la situation actuelle ? «Mon analyse, c’est que le diable se cache dans les détails. On a raison sur le fond et je suis persuadé que l’année 2019 démontrera que les mesures prises dès 2017 commencent à payer ».
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