Une borne anti-moustiques aixoise capable de prédire les invasions

Le Printemps marque le retour des beaux jours, des heures d’été, et de moments privilégiés à passer seul ou à plusieurs, dans des parcs, jardins ou terrasses. Mais cette période ô combien prisée par les Provençaux, est également ciblée par un prédateur, et pas des moindres, le moustique. Vecteurs de nombreuses pathologies (paludisme, zika, dengue, chikungunya), plus de 15 espèces peuvent être mortelles : 800 000 décès en moyenne dans le monde, 1 enfant sur 5 meurt du paludisme chaque minute et des centaines de millions de malades sont recensées. La France n’est pas épargnée, en témoigne la prolifération du moustique tigre qui s’est fait une place de choix dans l’hexagone depuis plusieurs années. "Cela touche l’intégralité du territoire maintenant, on a des cas de dengue autochtone chez des personnes qui ne sont pas allées dans des zones tropicales", révèle Pierre Bellagambi, le cofondateur de Qista, une PME basée à Sénas, spécialisée dans le développement de bornes anti-moustiques. "Ces appareils ont un rayon d’attraction de 60m et sont déployés où les moustiques se reproduisent pour capter les femelles", précise-t-il. Pour les attirer, la start-up primée au CES Las Vegas, simule une présence humaine en utilisant du CO2 recyclé et des leurres olfactifs. "Elle repère l’émanation et va être aspirée. Une caméra voit si le moustique passe pour le comptabiliser et un ventilateur va les déshydrater, explique-t-il. "On va réutiliser ces moustiques et les donner aux poissons ou les mettre dans les fleurs pour faire de l’engrais, c’est parfaitement réutilisable." Une approche qui s’inscrit pleinement dans le cadre de la semaine pour les alternatives aux pesticides. Ces substances utilisées peuvent avoir un effet moindre sur les moustiques et un impact négatif sur l’environnement selon Pierre Bellagambi. "Les moustiques peuvent s’adapter aux pesticides comme les canons qui propagent des nuages de molécules. Ils ont des marqueurs de résistance. Les humains et les faunes peuvent être aussi impactés." 35 territoires équipés dans le monde D’autres solutions comme Qista existent et mènent la vie dure aux moustiques, puisque celle-ci fait chuter les piqûres jusqu’à 88% dans des zones protégées. Une efficacité prouvée dans le cadre d’études, qui séduit une large variété de clients. "Nous avons 13 000 bornes implantées et on travaille avec une centaine de collectivités, des grandes entreprises pour protéger leurs salariés et des particuliers qui représentent 85% de notre activité", dévoile-t-il. À Libourne, Qista a lancé en mai 2023 "la météo du moustique", qui permet de prévenir les habitants de l’arrivée des ravageurs avec un délai de quelques jours. Forcément, cette attractivité dépasse les frontières françaises. "On a 35 territoires équipés, comme l’Angola, les Émirats Arabes Unis et l’Amérique du Nord. Nous voyons que notre développement se tourne à l’international."