Un match de basket annulé parce qu’une joueuse refuse de retirer son voile

par La Dépêche

Elles n’ont pas hésité une seule seconde. Les joueuses de Gaillac ont montré leur sens de l’esprit d’équipe. Dimanche 6 octobre, les féminines de l’Association Sportive du Basket Gaillacois (ASBG), qui recevaient Caussade pour la 3e journée du championnat de Régional 2 féminine, n’ont pas débuté la rencontre au gymnase L’Oisel. Et ce afin de marquer leur soutien envers l’une de leur coéquipière. Une joueuse du groupe tarnais a été avertie par les arbitres qu’elle ne pourrait pas participer à la rencontre en raison de son voile. La Gaillacoise, "une fille discrète et appréciée" tel qu’elle est décrite au club, ne souhaitant pas ôter son voile, le reste de l’équipe a choisi de se retirer, actant de ce fait le forfait de l’équipe gaillacoise (0-20). Une règle datant de 2022 La décision du corps arbitral suit en réalité un règlement de la Fédération française de basket-ball (FFBB). Dans son article 9.3 des règlements sportifs généraux, l’instance nationale indique que "le port de tout équipement à connotation religieuse ou politique est strictement interdit à l’ensemble des joueurs et acteurs de la rencontre (entraîneurs, arbitres, officiels), lors de l’ensemble des compétitions départementales, interdépartementales, régionales et nationales 5x5 et 3x3, sur l’ensemble du territoire". En précisant que, "le cas échéant, l’arbitre ne doit pas faire débuter la rencontre". À moins que la personne concernée par ledit règlement accepte de se retirer. Contacté, le club tarnais n’a pas souhaité réagir à cet événement, et se laisse le temps d’en discuter en interne. De son côté, la Ligue d’Occitanie de basket-ball, par l’intermédiaire de son président Jean-Jacques Dessaint, souligne que les arbitres "ont appliqué une règle en place depuis décembre 2022", et "que la ligue reste ouverte afin d’échanger sur le sujet avec le club de Gaillac". "La Fédération nous avait fait part de ce règlement pour se conformer à la loi sur la laïcité", poursuit le président. L’ASBG, outre une sanction financière inhérente à un forfait, et la perte du match, n’encourt aucune autre sanction. Une pétition en 2023 Ce n’est pas la première fois qu’un cas de ce genre se produit. Si l’Occitanie n’est que peu touchée, Jean-Jacques Dessaint se souvient d’un fait similaire dans la région, peu après la mise en place du règlement : "C’était dans l’Hérault, et la personne concernée avait préféré se mettre en retrait. C’est propre à chacun. Après, il y en a sans doute d’autres cas dont on n’entend pas parler. Comme il se peut que certains arbitres choisissent de ne pas l’appliquer. Soit par choix, soit par méconnaissance du règlement." Car cette directive n’est pas forcément connue de tous, et de nombreux acteurs de la balle orange l’ignorent. La ligue envoie une note à tous les arbitres lorsque ce type d’incident survient, quand les clubs doivent de leur côté se renseigner sur eFFBB, l’extranet de la fédération où figure tout type d’informations, dont les nouveautés réglementaires.

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