Ukraine, du déni à l'horreur : un grand reporter raconte
par parismatch
Pendant trois semaines, Nicolas Delesalle a couvert pour Paris Match la guerre en Ukraine. Il nous raconte son voyage au cœur de la tragédie.C'est le 19 février que Nicolas Delesalle, grand reporter à Paris Match, est arrivé dans la capitale ukrainienne, aux côté de l'expérimenté photographe Patrick Chauvel. A ce moment, les troupes russes massées à la frontière ne sont encore qu’une sourde menace. Personne ne croit que Poutine n’oserait déclencher une guerre aux portes de l’Union Européenne. «Le premier soir, des jeunes nous ont-dit ‘mais qu’est-ce que vous foutez là ?’ Ils étaient dans une espèce de déni» explique Nicolas Delesalle. Aux frontières avec la Russie et son alliée, la Biélorussie, là encore, le scepticisme règne face aux risques d’une attaque du puissant voisin : «Il n’y avait pas de check-points, pas de défense organisée.» Si offensive, il y a estiment, les Ukrainiens que rencontrent les journalistes, elle visera le Donbass, la région séparatiste russophone, sans s’étendre au reste du pays. Mais les reporters doutent : «On avait l’impression que leur destin allait changer dans les prochains jours.»Le 24 février 2022 vers 5 h 30 heure de Moscou, l’attaque est déclenchée. Mais la stupeur et l’effroi cèdent vite la place à une incroyable détermination à résister et à combattre dans une guerre que personne n’imaginait possible quelques heures plus tôt : «Si la nation ukrainienne n’existait pas, Poutine l’a cristallisée » constate Nicolas Delesalle. La suite des évènements, c’est l’exode dans des trains surchargés, la peur constante, les bombes, l’attente anxieuse dans abris souterrains pour ceux qui n’ont pas pu partir ou qui ont voulu rester. Des scènes qu’on croyait ne plus jamais voir en Europe. Les blessés et les morts s’accumulent. Et Nicolas Delesalle arpente les ruines des villes détruites et va à la rencontre de ceux qui ont tout perdu comme cet Ukrainien, en larmes, qui lui confie, alors qu’une sirène se déclenche : «Excusez-moi, je pleure car la dernière fois que j’ai entendu cette sirène ma femme était vivante.»Souvenir poignants, photos saisissantes.
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25 novembre 2024 - leparisien