Twitter, un «jouet» au service des ambitions d'Elon Musk
par Lopinionfr
Imprévisible, fantasque, génie, mégalomane, visionnaire… fans comme détracteurs ne manquent pas d’adjectifs pour décrire l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, 51 ans. Un personnage pour le moins détonnant dans le monde policé de la tech qui ne manque jamais une seule occasion de faire parler de lui. « Il a un talent consommé pour le “trolling”, explique Fabrice Epelboin, spécialiste du web social. Sans connaître les codes du “trolling”, sans comprendre finement ce qu’est le “trolling”, il est très compliqué de comprendre Elon Musk. Parce que la première chose à faire quand on regarde ce que dit Elon Musk, c’est de filtrer ce qui est de l’ordre de la blague d’adolescent potache de ce qui est de l’ordre d’un vrai message, de la vraie proposition.»Mais derrière le « maître du trolling » se cache surtout un redoutable entrepreneur aux méthodes parfois controversées qui est parvenu à se hisser en quelques années sur le toit du monde. Et son dernier fait d’armes, le rachat de Twitter pour la coquette somme de 44 milliards de dollars soulève de nombreuses questions. La première et non des moindres : mais pourquoi l’homme le plus riche du monde vient-il s’encombrer d’un réseau social, certes incontournable, mais qui n’a jamais ou si peu été rentable tout au long de son histoire ? « C’est d’abord une question idéologique, répond Asma Mhalla, spécialiste des enjeux géopolitiques du numérique. C’est-à-dire qu’il y a cette vision d’avoir un espace où il peut instrumentaliser, opérationnaliser sa vision de la liberté d’expression qui est à la fois très libertarienne et très liée au premier amendement de la Constitution américaine. Avec Elon Musk, on parle d’une tradition américaine d’une vision maximaliste de la liberté d’expression. »Une vision jusqu’au-boutiste qui a très vite effrayé les annonceurs qui craignent désormais de voir leurs produits associés à des contenus tendancieux, contenus jusqu’ici férocement modérés par la plateforme. Un problème de taille pour Twitter qui tire 90% de ses revenus de la publicité diffusée sur le réseau. « Ce qui est très intéressant, ajoute Asma Allah, c’est qu’au moment de l’officialisation du rachat de Twitter par Elon Musk, on a eu une espèce de recrudescence dans les heures qui ont suivi de comptes conspirationnistes et complotistes. Ils ont littéralement explosé sur le réseau ! »Toujours est-il que polémiques ou pas, on n’a jamais autant parlé d’Elon Musk, ce qui n’est, on l’imagine, très certainement pas pour lui déplaire…
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