Tests sur des singes. Le patron de Volkswagen promet des « conséquences » internes.
par Ça Zap - Zapping TV
Tests sur des singes. Le patron de Volkswagen promet des « conséquences » internes. Le président du directoire de Volkswagen a réagi pour la première fois ce mardi aux études menées sur des singes pour tester les effets des émissions de gaz d'échappement de voitures. Il a jugé ces méthodes « mauvaises », « immorales » et « répugnantes », tout en affirmant qu'il y aurait des « conséquences » internes à ceux qui ont permis ces tests. Les études menées sur des singes pour tester les effets des émissions de gaz d'échappement de voitures sont « immorales et répugnantes », a déclaré lundi soir le président du directoire de Volkswagen, Matthias Müller. L'existence de ces essais conduits en 2014 a été révélée vendredi par le New York Times. Ils ont été effectués par le Groupe européen de recherche sur l'environnement et la santé dans le secteur du transport (EUGT), mandaté par les constructeurs automobiles allemands selon le quotidien américain. L'EUGT a été dissous l'an dernier. Lors de ces tests, des singes de laboratoire étaient forcés à inhaler des émanations de diesel provenant d'une voiture Volkswagen. Le but de l'EUGT était de défendre l'utilisation du diesel après que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a désigné le carburant comme cancérigène, toujours selon le Times. Totalement financé par Volkswagen « Les méthodes utilisées par l'EUGT aux États-Unis étaient mauvaises, elles étaient immorales et répugnantes », a déclaré Matthias Müller, le président du directoire de Volkswagen, lors d'une réception de Nouvel an lundi soir à Bruxelles, réagissant pour la première fois aux révélations du quotidien américain. « Je regrette que Volkswagen ait été impliqué dans cette affaire en tant que l'un des parrains de l'EUGT », a-t-il ajouté. D'après le New York Times et le Stuttgarter Zeitung, l'organisme de recherche était totalement financé par Volkswagen, Daimler et BMW. « Il y a des choses qui ne se font tout simplement pas [...] toutes les conséquences nécessaires (devront être) tirées », a-t-il dit. Des tests « injustifiables » pour le gouvernement allemand Les trois constructeurs ont dénoncé ces tests dès samedi. Le Stuttgarter Zeitung a de son côté rapporté dimanche que l'EUGT avait fait procéder à une étude scientifique sur les effets du dioxyde d'azote - que l'on trouve dans les gaz d'échappement - sur des cobayes humains, environ 25 jeunes gens en bonne santé. Le gouvernement allemand a qualifié lundi ces tests, qu'ils soient effectués sur des hommes ou des singes, d'« injustifiables ». Dans le quotidien Bild, Thomas Steg, responsable du groupe allemand pour les relations publiques et avec les autorités, a admis avoir été informé des essais destinés à étudier les effets de la pollution des moteurs diesel Volkswagen, truqués à l'époque pour paraître moins polluants. Mais il a insisté avoir empêché que ces tests soient réalisés sur des humains, via l'EUGT, un organisme de recherche financé par Volkswagen, ses concurrents Daimler, BMW et l'équipementier Bosch. « Les chercheurs américains voulaient faire leurs tests sur des volontaires humains », a-t-il expliqué, « j'ai répondu alors que je ne pouvais autoriser cela » et il a été décidé « de mener l'étude sur des singes ». « Avec le recul, cette étude n'aurait jamais dû avoir lieu, qu'il s'agisse d'hommes ou de singes. Ce qui s'est passé n'aurait jamais dû arriver, je le regrette vraiment », a encore souligné Thomas Steg, qui fut porte-parole du chancelier Gerhard Schröder. Quant à l'étude scientifique menée par un institut hospitalier à Aix-la-Chapelle et pour laquelle 25 personnes en bonne santé ont inhalé en 2013 et 2014 du dioxyde d'azote (NO2), Thomas Steg a voulu en justifier la logique, en assurant que les volontaires avaient été exposés à des « niveaux bien plus faibles que ceux constatés sur de nombreux lieux de travail ». Aucune de ces personnes « n'a eu de dommages », a-t-il dit.
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