TÉMOIGNAGES. « On aime aller à l'étable, mais on n'a plus envie » : paroles d'agriculteurs en colère

par Ouest France - La sélection de la rédaction

Depuis plusieurs jours, cultivateurs et éleveurs partagent un même malaise sur leur avenir sur fond de revendications très diverses : marges de la grande distribution, jachères, pesticides, normes environnementales, autorisations administratives, prix du gazole... Témoignages. « Quand tout le monde est dans le rouge, à un moment donné, stop ! » Yannis Baltzer, président des Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin, fait partie du cortège d'agriculteurs en colère qui se dirigent vers Strasbourg ce mercredi 24 janvier 2024. Dans les cortèges, beaucoup d'agriculteurs « épuisés », « au bout du rouleau ». La faute à des prix trop peu rémunérateurs pour les producteurs. « Aujourd’hui, sur 100 euros payés par le consommateur, moins de dix euros revient dans la poche de l’agriculteur. C’est quand même inadmissible », résume Luc Mesbah, secrétaire général de la La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) de Haute-Garonne. « L'équation ne se fait plus » pour Patrick Dietrich, agriculteur en Alsace. « Nos prix sont revenus au niveau d'il y a trois ans et nos charges sont restées au même niveau », voire elles ont augmenté pour certains.Autre problème souligné par les producteurs : la concurrence jugée déloyale des autres pays européens. « Nous subissons de plus en plus l'importation de produits de l'étranger parce qu’on a des filières totales qui sont en danger, notamment les filières animales », assure Denis Bully, président de la FDSEA de la Somme. Un sentiment partagé par Adrien Henry, agriculteur et membre des JA des Côtes-d'Armor : « Dans la filière du poulet par exemple, on n'est pas d'accord avec cette concurrence parce que ce sont des volailles qui ne respectent pas le même cahier des charges que nous ». Une charge administrative trop lourde À entendre les manifestants des ces dernières semaines, le métier d'agriculteur a bien changé. « Nous, notre métier, c'est de produire, c'est de travailler avec du vivant, d'élever des animaux, de produire des cultures alimentaires. Et puis aujourd'hui on est sans cesse rattrapé par des contraintes administratives qui n'ont pas de sens agronomiques et qui n'ont pas de sens au point de vue de notre organisation de tra

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