Tariq Ramadan, soupçonné de viols, plaide sa mise en liberté lors d'une rare audience en public.
par Kangai News
Tariq Ramadan, soupçonné de viols, plaide sa mise en liberté lors d'une rare audience en public. L'islamologue suisse, accusé de viols sur deux femmes, a de nouveau clamé son innocence, ce jeudi, devant la cour d'appel de Paris. Le parquet général a requis le rejet de la demande. Tariq Ramadan, mis en examen pour des soupçons de viols sur deux femmes, a clamé jeudi avec force son innocence devant la cour d'appel de Paris chargée de statuer sur son éventuelle mise en liberté, lors de sa première apparition publique depuis son incarcération. « J'irais fuir où ? Alors que tout va vers mon innocence [...] Je vais rester en France et défendre mon honneur et mon innocence », a déclaré depuis le box l'islamologue suisse de 56 ans pour tenter de convaincre la chambre de l'instruction de faire droit à sa quatrième demande de mise en liberté. Celle-ci avait été rejetée la semaine dernière par les juges qui craignent notamment des « risques de pression » sur les deux femmes dont les plaintes ont lancé l'affaire à l'automne 2017 et débouché sur la double mise en examen de Tariq Ramadan le 2 février. La défense avait fait appel du rejet de cette demande, déposée dans la foulée d'une nouvelle audition où Tariq Ramadan avait admis des relations sexuelles « consenties » avec ses accusatrices. Après un an de dénégations, la révélation d'échanges par SMS sans ambiguïté l'avait contraint à changer de version. « Je viens de passer dix mois en prison, je suis innocent » Vêtu d'une polaire rouge, lunettes, barbe légère, l'intellectuel musulman s'est exprimé jeudi avec énergie pendant une vingtaine de minutes lors de l'audience qui a duré 1 h 30. La cour avait accepté la demande de la défense de ne pas ordonner le huis clos, pourtant quasi systématique à Paris. « Je voudrais que vous décidiez en votre âme en conscience, non pas parce que je m'appelle Tariq Ramadan et qu'on m'a diabolisé dans ce pays », a-t-il lancé aux juges. « Je veux bien qu'on me reproche d'avoir menti pour protéger ma famille, ma fille qui est dans la salle. Mais qui a menti le plus ? Qui a instrumentalisé le mouvement #MeToo ? », s'est défendu Tariq Ramadan, accusant ses accusatrices de se répandre dans les médias. À tour de rôle, les avocats de la défense et des deux plaignantes se sont renvoyé les accusations de menaces sur les protagonistes du dossier et leur entourage. « Je viens de passer dix mois en prison, je suis innocent, je le paye de ma santé, je ne peux plus marcher normalement », a plaidé Tariq Ramadan, qui souffre d'une sclérose en plaques. Invoquant à nouveau le « risque de pression sur les plaignantes et les témoins », le parquet général a requis le rejet de la demande. La décision était attendue dans la soirée.
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