Tariq Ramadan en garde à vue. Ce qui lui est reproché...
par Ça Zap - Zapping TV
Tariq Ramadan en garde à vue. Ce qui lui est reproché... Islamologue controversé, Tariq Ramadan a été placé en garde à vue mercredi 31 janvier à Paris, dans le cadre d'une enquête pour viols et violences volontaires, ouverte suite à deux plaintes. Trois mois après les dépôts de plaintes, Tariq Ramadan a été placé mercredi 31 janvier en garde à vue à Paris, pour s'expliquer sur les accusations de viols portées contre lui par deux femmes, une affaire retentissante dans le sillage du scandale Weinstein. Deux femmes ont accusé l'islamologue Ramadan de les avoir violées en 2009 et en 2012 en France. Il a catégoriquement démenti ces accusations depuis le début de l'affaire. Première plainte pour viol dans un hôtel La première plaignante, Henda Ayari, accuse l'islamologue de l'avoir violée dans un hôtel parisien en 2012. Cette ancienne salafiste, devenue militante féministe et laïque, avait elle-même révélé l'affaire sur sa page Facebook. Elle avait aussi évoqué les faits présumés dans un livre en 2016, sans en identifier l'auteur. « C'est la campagne #BalanceTonPorc qui m'a poussée à dévoiler son nom », avait expliqué la jeune femme dans Le Parisien. Elle raconte qu'elle était « sous l'emprise mentale » de Tariq Ramadan et que celui-ci l'avait « menacée de représailles » ou de « s'en prendre à ses enfants ». « Il m'a étranglée si fort que j'ai cru mourir » « Il m'a étranglée très fort, si fort que j'ai pensé que j'allais mourir. Il m'a giflée, car je résistais. Il m'a violée. Je me suis sentie en extrême danger. Il m'a insultée : 'j'étais venue pour ça, je méritais ça, je l'avais cherché'. Je n'avais qu'à porter le voile, sinon j'étais une prostituée. » En réponse, Tariq Ramadan avait porté plainte pour « dénonciation calomnieuse ». La défense du théologien a ensuite versé au dossier des pièces censées, selon elle, discréditer la parole de Henda Ayari. Parmi ces documents figurent notamment des conversations sur Facebook au cours desquelles une femme qui se présente comme Henda Ayari fait en 2014 -soit deux ans après les faits présumés-, des avances explicites au théologien qui n'y donne pas suite. Les avocats de Henda Ayari avaient affirmé que leur cliente était restée en contact avec le théologien de 55 ans, mais uniquement jusqu'à la mi-2013. « Ce n'était pas une relation mais une emprise sectaire », avaient-ils affirmé pour justifier le maintien des contacts entre eux deux. Faute d'éléments matériels concernant les faits dénoncés par Henda Ayari, chaque camp transmet à la justice des éléments accréditant sa position et discréditant celle de l'autre partie. Une seconde plainte pour des faits similaires La seconde plainte qui vise Tariq Ramadan concerne des faits similaires dans un hôtel à Lyon en 2009. Elle a été déposée fin octobre, quelques jours après la première plainte. Dans ce volet, l'identité de la plaignante n'a pas été publiquement révélée. Elle avait fourni des certificats médicaux à l'appui de son témoignage. Cette Française de 45 ans, atteinte d'un handicap à la jambe, s'est convertie à l'islam en 2007. Elle a expliqué que c'était sur les réseaux sociaux qu'elle est entrée en premier lieu en contact avec Tariq Ramadan. « Plus je hurlais, plus il cognait » Le 9 octobre 2009, elle rencontre l'islamologue pour la première fois, dans un hôtel à Lyon. Tariq Ramadan la fait monter dans sa chambre. C'est là que tout bascule, a-t-elle raconté sur BFMTV : « Il était dans mon dos, et quand je me retourne, ce n'est plus la même personne que j'ai en face de moi. J'avais l'impression d'avoir Docteur Jekyll et Mister Hyde ». Commence alors « l'enfer », « c'est des coups, c'est des violences sexuelles, des mots ignobles, d'une vulgarité sans nom ». Elle se met à hurler, « j'ai hurlé, je hurlais au secours, je hurlais non » et « plus je hurlais, plus il cognait ». D'après elle, ce viol a duré « des heures ». Ce témoignage, a été adressé au parquet de Paris le 27 octobre dernier, appuyé par des certificats médicaux : hématomes et lésions aux parties intimes y sont répertoriés. Les deux femmes auditionnées par la police Les deux femmes ont déjà été entendues par la police, à Rouen et à Paris. L'essayiste Caroline Fourest, qui a indiqué avoir remis des documents aux enquêteurs, a également été auditionnée. Les avocats de M. Ramadan avaient riposté début novembre en déposant une plainte pour subornation de témoin visant nommément Caroline Fourest, qui combat médiatiquement l'islamologue depuis plusieurs années. Ils réclament par ailleurs que l'enquête identifie le magistrat que Caroline Fourest dit avoir fait rencontrer à une des plaignantes et qui aurait manqué de signaler les faits à la justice. Cette affaire a suscité de vifs débats entre défenseurs et détracteurs de Tariq Ramadan et de Henda Ayari. Cette dernière a porté plainte contre X à la mi-novembre après avoir fait l'objet d'injures et de menaces.
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