Talibans en Afghanistan: quels risques réels pour la France et l’Europe ?
par l'Opinion
En Afghanistan, la conquête éclair du pouvoir par les talibans après le départ des troupes américaines continue de soulever questions et inquiétudes. Pourtant, selon de nombreux observateurs, la situation actuelle était pour le moins prévisible: «Il était évident que le gouvernement précédent ne pouvait pas tenir sans les troupes américaines, explique le politologue spécialiste de l’Afghanistan Olivier Roy. Mais on pensait que l’armée résisterait un minimum et, surtout, que les milices des chefs de guerre qui avaient renversé les talibans en 2001 résisteraient encore plus. Mais cela n’a pas été le cas ». Bien décidés à conserver le pouvoir et à ne pas répéter les erreurs du début des années 2000, les talibans soignent leur communication à grands coups de promesses assénées à la faveur de conférences de presse, notamment sur le sujet du droit des femmes. Un changement de ton qui risque de déstabiliser la France et l’Europe du point de vue diplomatique: «La question qui se pose, explique Romain Malejacq, auteur de Warlord Survival : The delusion of State Building in Afghanistan (Presses de l’université de Cornell), c’est la reconnaissance de ce nouveau régime par des états comme la France. Cela pourrait être un levier à utiliser sur les talibans pour les pousser à respecter un certain nombre de droits ». Un changement de forme, mais pas de fond: «Les talibans n’ont pas fondamentalement changé, ajoute encore Karim Emile Bitar, directeur de recherche à l’IRIS. Ils sont toujours les partisans d’une même doctrine islamo-conservatrice extrêmement rigoriste. Ce qui est vrai, par contre, c’est qu’ils sont beaucoup moins isolés diplomatiquement qu’ils ne l’étaient en 2001 ». En Europe, la crainte de voir l’Afghanistan redevenir le berceau du terrorisme international est palpable. A juste titre ? La question migratoire, elle aussi, a été soulevée par le chef de l’Etat durant sa prise de parole, lundi 16 août, sans manquer de provoquer de vives réactions de part et d’autre de l’échiquier politique.
Vidéo suivante dans 5 secondes
Autres vidéos
La décision sur un non-lieu pour Auradou et Jegou mise en délibéré - Rugby - Affaire de Mendoza
26 novembre 2024 - lequipe