Syrie: les Etats-Unis accusent la Russie de pousser les rebelles modérés dans les bras djihadistes
par euronews-fr
Alep continue à subir sans relâche les bombardements des aviations russe et syrienne. Car le régime de Bachar al-Assad, soutenu par la Russie de Vladimir Poutine, n’opère pour ainsi dire pas de distinction entre les groupes rebelles qui lui sont opposés et les groupes djihadistes. Vendredi, le porte-parole du département d’Etat américain, Mark Toner, a indirectement répondu à ce mélange des genres que les Etats-Unis et leurs alliés réfutent. “Vous avez aujourd’hui un scénario, une dynamique où les forces de l’opposition modérée sont sous une telle pression du régimequ’elles se retrouvent à combattre aux côtés des djihadistes du Front Al-Nosra (mouvement affilié à al-Qaïda, ndlr), a-t-il estimé. On assiste à une escalade et cela rend une situation qui est déjà difficile encore plus confuse et embrouillée.” Confuse politiquement, la situation est terriblement claire sur le terrain : la ville d’Alep connaît “la plus grave catastrophe humanitaire” depuis le début du conflit en Syrie, a dénoncé le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Stephen O’Brien. En quelques illustrations : les deux plus grands hôpitaux ont suspendu leurs activités après avoir été bombardés ; environ 600 blessés ne sont plus soignés en raison du manque de personnel ou de matériel ;les enfants n’ont nulle part où se réfugier, même pas dans les écoles souterraines censées les protéger des bombardements en raison de l’utilisation de “bombes antibunker”, selon l’ONG Save the Children ; quelque 100 000 élèves ne peuvent plus aller à l‘école. Plus généralement, la guerre en Syrie a fait plus de 300 000 morts et provoqué la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.
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