Syrie. Déluge de feu sur l'enclave rebelle de la Ghouta orientale
par Ça Zap - Zapping TV
Syrie. Déluge de feu sur l'enclave rebelle de la Ghouta orientale. Depuis le 5 février, l'aviation syrienne bombarde la Ghouta orientale, et l'armée renforce ses positions autour de cette enclave rebelle à l'est de Damas, laissant entrevoir un assaut imminent. En Syrie, dans la Ghouta (un mot arabe qui signifie « oasis ») orientale, les jours se suivent et se ressemblent. Mardi matin, au moins 45 civils, dont 12 enfants, ont été tués dans de nouvelles frappes du régime syrien contre cette enclave rebelle à l'est de Damas. Lundi, les raids aériens avaient fait 127 morts et 450 blessés, le bilan le plus lourd en pertes civiles en une journée dans cette région depuis début 2015. Cette région agricole, aux portes de Damas, produisait, avant la guerre, des légumes et des fruits ; les habitants de la capitale venaient y pique-niquer. Depuis 2017, la région est censée être une des « zones de désescalade », créées en vertu d'un accord entre la Russie et l'Iran, principaux soutiens du régime, et la Turquie qui appuie l'opposition. « Cruelle tactique » Ces zones devaient en principe aboutir à une diminution des combats. Mais le régime veut en finir avec cette enclave qui lui tient tête. D'où ces intenses bombardements et le recours à la « cruelle tactique du siège » que dénonce l'Onu. Selon le docteur Asem, médecin à la Ghouta, « la situation est catastrophique, les habitants n'ont nulle part où aller. Ils essaient de survivre mais sont considérablement affaiblis par le siège qui les a affamés ». Le quotidien Al-Watan, proche de Damas, a indiqué mardi que ces frappes « sont un prélude à l'opération d'envergure, laquelle peut commencer à tout moment ». 400 000 personnes assiégées Effectivement, le régime ne cache pas qu'il veut en finir avec la poche tenue par les rebelles de l'ASL (Armée syrienne libre) et où environ 400 000 personnes sont assiégées. Le 5 février, l'armée gouvernementale a lancé une offensive aérienne d'une intensité inédite et il a commencé à déployer des renforts militaires aux approches. Par ailleurs, les forces du régime sont accusées d'avoir mené plusieurs attaques chimiques dans les quartiers tenus par les opposants. Le 22 janvier, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme a rapporté 21 cas de suffocation dans la ville de Douma, des habitants et des sources médicales évoquant une attaque au chlore. Le 13 janvier, une attaque similaire aurait visé la périphérie de Douma, selon l'OSDH, qui rapportait « sept cas de suffocation ». « Le sort de la Ghouta est inconnu, nous n'avons plus que la miséricorde de Dieu et nos sous-sols où nous nous cachons », a déclaré Alaa al-Dine, un habitant de cette localité. Jawad al-Obros (30 ans), qui habite avec sa mère, son père et sa sœur dans le quartier de Jobar, n'en peut plus : « Nous sommes fatigués, nous patientions depuis longtemps, il est temps que nous nous reposions. Il semble qu'il n'y ait de solution que celle d'une offensive militaire finale ».
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