Suppression du quotient familial. La piste fait polémique à l'Assemblée.
par Ça Zap - Zapping TV
Suppression du quotient familial. La piste fait polémique à l'Assemblée. Rien ne va plus entre les députés Gilles Lurton (LR) et Guillaume Chiche (LaREM) qui travaillent ensemble depuis quatre mois à la rédaction d'un rapport d'information parlementaire sur la politique familiale. Le député de la majorité y proposera de fusionner les allocations familiales avec le quotient familial. Inacceptable pour Les Républicains. Gilles Lurton l'a fait savoir cet après-midi à l'Assemblée, lors des questions au gouvernement. « Depuis quatre mois je travaille avec un de mes collègues de la majorité dans le cadre d'une mission d'information sur la politique familiale », rappelle Gilles Lurton en préambule à sa question au Premier ministre. Le député LR d'Ille-et-Vilaine est en désaccord total avec l'une des recommandations du rapport qui conclut cette mission, conduite avec le député LaREM des Deux-Sèvres Guillaume Chiche, et qu'ils devaient pourtant présenter ensemble mercredi matin à la commission des Affaires sociales, à l'Assemblée. Le désaccord entre les deux parlementaires - qui s'étaient rendus ensemble à Saint-Malo, début février - allait grandissant depuis deux semaines. TWITTER MESSENGER LINKEDIN EMAIL Rien ne va plus entre les députés Gilles Lurton (LR) et Guillaume Chiche (LaREM) qui travaillent ensemble depuis quatre mois à la rédaction d'un rapport d'information parlementaire sur la politique familiale. Le député de la majorité y proposera de fusionner les allocations familiales avec le quotient familial. Inacceptable pour Les Républicains. Gilles Lurton l'a fait savoir cet après-midi à l'Assemblée, lors des questions au gouvernement. « Depuis quatre mois je travaille avec un de mes collègues de la majorité dans le cadre d'une mission d'information sur la politique familiale », rappelle Gilles Lurton en préambule à sa question au Premier ministre. Le député LR d'Ille-et-Vilaine est en désaccord total avec l'une des recommandations du rapport qui conclut cette mission, conduite avec le député LaREM des Deux-Sèvres Guillaume Chiche, et qu'ils devaient pourtant présenter ensemble mercredi matin à la commission des Affaires sociales, à l'Assemblée. Le désaccord entre les deux parlementaires - qui s'étaient rendus ensemble à Saint-Malo, début février - allait grandissant depuis deux semaines. PUBLICITÉ inRead invented by Teads « Une mesure introduite au dernier moment » Gilles Lurton accuse notamment son corapporteur de vouloir supprimer le quotient familial. Pour lui, ce dernier souhaite compenser l'augmentation d'impôts qui en résultera pour les familles ayant des enfants à charge par une revalorisation des allocations familiales, mais qui seraient établies sur la base d'un montant unique par enfant, quelles que soient les conditions de ressources des ménages. Ce mode de fonctionnement aurait l'avantage de profiter aux familles aux revenus modestes, mais il « pèserait sur les classes moyennes », qui ne verraient pas leur augmentation d'impôt totalement compensée, craint Gilles Lurton. Le député LR dénonce par ailleurs une mesure surgie « au dernier moment » dans les travaux de la mission. « Si j'avais su que le l'objectif de ce rapport était la suppression du quotient familial, jamais je n'aurais accepté d'y participer », regrette-t-il. « Il n'est pas question de suppression du quotient familial » De son côté, le député LREM Guillaume Chiche, corapporteur de la mission, en a présenté les grandes lignes en réunion de groupe à huis clos ce mardi, et a été applaudi, selon plusieurs participants. « Dans les préconisations de notre rapport, il n'est pas question de suppression du quotient familial mais d'une transformation structurelle globale pour une politique familiale universelle qui garantit réellement la dignité des familles », affirme l'élu des Deux-Sèvres. Les Républicains y voient une nouvelle tentative de la majorité de mettre fin à « l'universalité des allocations familiales », un principe sacré pour la droite. « Elle signifie que toutes les familles françaises, sans distinction, bénéficient de cette politique, rappelle le député Lurton au Premier ministre. Elle repose sur l'idée que chaque enfant est une richesse pour le pays et son avenir, et ceci quelles que soient les ressources de ses parents ! » « La ligne rouge qu'il ne fallait pas franchir » Remonté, Gilles Lurton ne veut plus cosigner le rapport Lurton-Chiche. « Il s'agit de la ligne rouge qu'il ne fallait pas franchir, s'insurge le député d'Ille-et-Vilaine au nom des Républicains. Il s'agit pour nous de la remise en cause de notre fondement de la politique familiale, qui veut qu'une famille qui a des enfants ne voit pas son niveau de vie diminuer par rapport à une famille qui n'en a pas. Nous n'acceptons pas cette proposition et nous refusons de nous associer à un rapport qui pourrait aller vers la suppression du quotient familial. » « Êtes-vous favorable à la suppression du quotient familial, et donc à la destruction de notre politique familial ? » lance Gilles Lurton à Édouard Philippe, en lui demandant de lui « faire connaître la position du gouvernement sur ce sujet et celle du Président de la République, qui lorsqu'il était candidat proposait de maintenir et de revaloriser le quotient familial. » La ministre de la santé répond... en esquivant la question Ce n'est pas le Premier ministre qui lui répond, mais Agnès Buzyn. En esquivant la question : « Vous savez que je suis particulièrement attachée à la politique familiale et que j'attendais avec intérêt ce rapport parlementaire pour lequel je vous ai laissé une totale liberté pour nous faire des propositions, déclare la ministre de la santé, sous les huées de la droite. Nous avons besoin de soutenir le revenu des ménages, et notre politique familiale, prise dans son ensemble, est à la fois universelle et redistributive. J'y suis particulièrement attachée, comme vous Monsieur Lurton. » « Gilles Lurton démissionne de fait » Dans un communiqué diffusé dans la soirée, Brigitte Bourgignon, présidente de la commission des Affaires sociales, déclare avoir « pris acte de ce que Monsieur Lurton démissionne de fait de ses fonctions de rapporteur et que la mission d'information n'est donc pas en mesure de présenter de conclusions ». Brigitte Bourguignon tient par ailleurs « à rappeler la possibilité offerte à chaque rapporteur de prendre ses distances, de critiquer, voire de dénoncer dans le rapport en préparation une proposition formulée par son co-rapporteur et clairement identifiée comme telle » et regrette « que le débat ait été déplacé hors de la commission des Affaires sociales, alors qu'elle en est le lieu d'expression naturel ».
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