Sonia Rolland : "En un instant, je suis passé de mon HLM au Crillon"

par lejdd

Rencontre avec Sonia Rolland, une déracinée, fille d’une Tutsie et d’un Béarnais, devenue Miss France. Quinze ans après la création de votre association Maïsha Africa, où en êtes-vous de votre engagement pour le Rwanda? S. R. : Pour cet anniversaire, nous voulons financer la transformation du dernier orphelinat du Rwanda – qui est devenu le centre mémorial Gisimba – en école. Depuis nos débuts, l’éducation est au centre de nos objectifs. C’est ça qui protège les enfants. Mais quand nous sommes arrivés en 2001, ils avaient aussi besoin d’un toit. Le Rwanda, en ruine, comptait 630.000 orphelins et 800.000 veuves. Nous avons donc d’abord construit des maisons, puis une école maternelle à Ntarama avec un terrain multisport où tous les gamins des villages avoisinants pouvaient venir jouer. Le Rwanda donne beaucoup d’espoir en l’être humain. Depuis la fin du génocide, il a su se reconstruire à une vitesse folle. Qu’est-ce que l’élection comme Miss France a changé pour vous? S. R. : En un instant, je suis passée de mon HLM au Crillon. En Bourgogne, je n’avais pas beaucoup d’espoir. Être comédienne? Même pas en rêve! À part Mouss Diouf dans Julie Lescaut, il n’y avait aucun Noir au cinéma. Après un court métrage, Une vie ordinaire, je vais raconter cette histoire dans mon premier long métrage, que Dominique ­Farrugia a accepté de produire.

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