« Il faut voir que le total Marine Le Pen plus Jean-Luc Mélenchon, dépasse, dans nos intentions de vote, 40 %. C'est un chiffre très important : 10 points de plus que ce qui s'était passé lors de l'élection présidentielle de 2012 », constate Bernard Sananès, le fondateur du cabinet Elabe. Et d'ajouter que « cela aura un impact bien sûr dans la campagne ».
Jean-Luc Mélenchon profite en effet des divisions de la gauche, notamment au sein de la famille socialiste. « On assiste dans cette vague d'intention de votes à une légère remobilisation de la gauche, sans doute parce que la droite est en primaire, ce qui incite l'électorat de gauche à se mobiliser. Mais paradoxalement, c'est à Jean-Luc Mélenchon que cela profite le plus - +3 à 4 points par rapport à la vague que nous avions réalisée avant l'été. Il est autour de 14-15 % et réalise le même score que François Hollande. D'ailleurs, ce qui est frappant, c'est l'affaiblissement du président de la République.
Car si ce dernier est aussi concurrencé sur sa gauche par J-L. Mélenchon, il l'est aussi sur sa droite par Emmanuel Macron. Lors d'un déplacement à Lyon ce weekend, à l'occasion du « Sommet des réformistes européens », l'ex-ministre de l'Economie a confirmé les ambitions qui lui sont prêtées avec l'annonce de l'arrivée d'une « feuille de route » dotée de propositions pour relancer le projet européen : « un projet pour l'UE que nous pourrons soumettre à référendum », a-t-il tweeté plus précisément.
Un discours de candidat à l'élection présidentielle, même s'il ne l'a toujours pas confirmé. Mais si Emmanuel Macron était crédité d'une popularité de 31 % dans un récent sondage, cela sera-t-il suffisant pour se transformer dans les intentions de vote ? Autre question importante, quel espace le fondateur du mouvement « En Marche » pourra-t-il vraiment occuper si François Hollande venait effectivement à briguer un second mandat, un scénario qui a semblé se confirmer lors d'un discours à la Fondation Jean Jaurès au début du mois ? Autant de questions abordées lors de l'interview de Bernard Sananès dans « L'invitée des Echos »
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