"Sept mois pour obtenir une date d'examen" : ces Provençaux qui désespèrent de passer leur permis
par La Provence
Les délais conséquents pour repasser, voire simplement passer l'examen du permis de conduire ont des conséquences sur la vie des candidats, et sur leur budget. Des Provençaux témoignent. Les automobilistes qui s'y sont repris à plusieurs fois pour décrocher le permis connaissent bien cette sensation. Dans la voiture, le jour de l'examen, l'inspecteur reprend les commandes. Faute éliminatoire. C'est ce qui est arrivé à Louisa, assistante maternelle originaire de Carnoux-en-Provence. À 38 ans, elle tente d'obtenir le précieux sésame, pour enfin "se déplacer en toute simplicité". Les délais d'attente entre chaque examen lui compliquent la vie. "Pas prioritaire" après avoir échoué "Comme vous l'avez raté deux fois, vous n'êtes pas prioritaire", lui a dit son auto-école. Pour sa dernière tentative, et pour la prochaine, on lui annonce six mois d'attente. Kaba, électrotechnicien à Marseille, a connu cette situation. "J'ai raté mon premier passage, et l'auto-école m'a dit que je n'étais plus prioritaire", se remémore ce jeune homme, âgé de 22 ans, qui s'est d'abord inscrit dans une auto-école phocéenne. Sept mois s'écoulent. Deuxième échec, après avoir déboursé 1 700 euros de leçons. "Mais moi, j'avais besoin du permis pour mon travail." Elaïd, autre Marseillais qui étudie l'hôtellerie et la restauration en alternance, aimerait aussi avoir le permis pour aller travailler. Pour l'instant, il se débrouille avec les transports en commun. "J'ai attendu pratiquement sept mois pour obtenir une date d'examen, pour un premier passage, relate cet apprenti conducteur, âgé de vingt ans. L'auto-école m'a dit que ça venait d'un problème avec la préfecture." Il a dû rajouter dix heures de conduite supplémentaires à son forfait initial. Certains vont passer le permis ailleurs Ces heures de conduite en plus, Louisa a dû aussi les prendre, pour ne rien oublier de la conduite, entre ses différentes tentatives de décrocher le permis. "J'ai dépensé les trois quarts de mon compte personnel de formation, soit plus de 4 000 euros au total, dit-elle. "Beaucoup d'auto-écoles poussent à prendre des heures supplémentaires", étrille un professionnel du secteur, qui juge la formation de base souvent insuffisante. Face aux délais à rallonge, certains candidats décident de tenter leur chance ailleurs. Dans le Var par exemple, où l'attente est de deux à trois semaines seulement. Ou bien dans les Alpes-de-Haute-Provence, où le taux de réussite atteint 67,4%, soit 14,2 points de plus que celui des Bouches-du-Rhône. Si bien que trouver une place d'examen est plus simple.C'est ce que Kaba, originaire de Sisteron, a fini par faire. "J'ai trouvé une autre auto-école là-bas. J'ai pris quinze jours de vacances, j'ai refait dix heures de conduite, pour 490 euros. Et au bout d'un mois et demi, ils m'ont trouvé une date. J'ai décroché le permis de conduire à Sisteron, en mars." Elaïd, lui, voit le bout du tunnel. "J'ai reçu la date de mon examen", confie-t-il. Ce sera début décembre. Ico
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