Sentiment mitigé chez les anciens colons israéliens de la bande de Gaza
par euronews-fr
Aux yeux des anciens colons israéliens de la bande de Gaza, Ariel Sharon a longtemps été un héros, un dirigeant qui encourageait la politique de colonisation.Mais au milieu des années 2000, il est devenu celui qui ordonné l‘évacuation des blocs de colonies comme celui du Gush Katif. D’où le sentiment de trahison, encore vivace aujourd’hui, comme le reconnaît Laurence Beziz.“Tout au cours des années du développement du Gush Katif, raconte-t-elle, on a senti cette poussée, c’est-à-dire (on nous faisait comprendre) ‘c’est important ce que vous faites, pour le pays, pour vous-même, etc.’ Et quand effectivement en 2003, il (Ariel Sharon) a annoncé son plan de désengagement, ça a été perçu comme une trahison, comme une immense claque”. L’Etat hébreu avait promis des compensations aux colons, des solutions de relogement à long terme. Mais pour certains, c’est du provisoire qui dure depuis plus de 8 ans. D’où le ressentiment, mais pas forcément contre Ariel Sharon.“Ca m’a fait quelque chose quand j’ai appris la mort d’Ariel Sharon, confie Malka Mordejai. J’ai pleuré. Je regrette vraiment cet homme. C‘était un véritable bulldozer. Il s’est occupé de nous avec sensibilité. Il a fait preuve de détermination quand il a décidé le retrait de la bande de Gaza. Mais il a aussi cherché à prendre soin de nous. Pour moi, c’est un héros. Au moment où il a ordonné l’expulsion, moi, j‘étais très en colère. Mais s’il n’avait pas eu son accident vasculaire cérébral, je crois qu’il nous aurait mieux traité, il ne nous aurait pas laissé tomber, contrairement à ce qu’ont fait ses successeurs”.D’après Luis Carballo, l’envoyé spécial d’euronews en Israël, les colons gardent toujours en travers de la gorge la décision d’Ariel Sharon de se retirer de Gaza en 2005. “Plus de 8 ans et demi après, dit-il, la cicatrice ne semble toujours pas refermée.”
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