Ségolène Royal annonce le projet d’extension de la Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises
par Min_Ecologie
Créée par décret interministériel le 3 octobre 2006, la Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises est à la veille de fêter son 10ème anniversaire. Plus vaste réserve naturelle de France, elle couvre actuellement une superficie de 22 700 km² et représente près de 80% de la surface totale des réserves naturelles nationales. Elle est dotée d’un plan de gestion visant à conserver et protéger sur le long terme le patrimoine naturel exceptionnel qu’hébergent les archipels de Crozet et Kerguelen, et les îles de Saint-Paul et Amsterdam. La mise en œuvre des actions fixées dans ce document est placée sous la responsabilité du Préfet, administrateur supérieur des TAAF. Si la réserve intègre d’ores et déjà 15 700 km² de domaine maritime, il est à noter que la zone économique exclusive (ZEE) associée aux îles subantarctiques n’est actuellement pas intégrée à son périmètre. D’une superficie cumulée de 1 615 000 km², cette zone présente pourtant d’importants enjeux de conservation de la biodiversité marine. Il apparaît par ailleurs que les interactions trophiques entre les écosystèmes terrestres et marins (côtiers et hauturiers) y sont particulièrement marquées et que la protection de ces deux types de milieux ne peut et ne doit pas être dissociée. Elle représente enfin un potentiel non négligeable pour permettre à la France d’atteindre ses objectifs nationaux en matière de couverture de ses eaux par des aires marines protégées (20% d’ici 2020). Au regard de ces éléments, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a annoncé le projet d’extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises (Kerguelen, Crozet, Saint-Paul et Amsterdam), ce jeudi 12 novembre à Paris, lors de l’inauguration du pavillon Tara « Océan et Climat ». Ce projet prévoit d’étendre le périmètre de la Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises d’environ 550 000 km², soit une surface équivalente à celle de la France métropolitaine et 1/3 du territoire marin des TAAF en zone subantarctique. Cette extension porterait à 21.91% (au lieu de 16,52% actuellement) le total des eaux françaises classées en AMP et permettrait à la France de se doter de la 5ème plus grande aire marine protégée de ce type au monde. Les contours précis de l’extension de la réserve nécessitent encore un travail important de préfiguration pour définir les zones, les objectifs et mesures de gestion envisageables en fonction des enjeux. Ce sanctuaire bénéficiera directement du savoir-faire acquis par la collectivité des TAAF depuis 60 ans pour la gestion globale de ses territoires isolés et depuis près de 10 ans pour la gestion conservatoire. Il disposera en outre des importants moyens logistiques et humains dont disposent les TAAF (Marion Dufresne en propriété, gestion des bases australes, encadrement des équipes de terrain, équipes administratives du siège, etc.), d’un réseau de partenaires éprouvé (communauté scientifique polaire, AEM, CROSS, DMSOI, etc.) et d’un schéma de gouvernance robuste (Conseil scientifique, Comité de gestion). Ainsi, par cette annonce, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal offre à la France l’opportunité de se doter à courte échéance d’une très grande aire marine protégée effective dans les eaux des TAAF.
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