Sauvetage d'Ascoval: la politique ne suffit pas
par Lopinionfr
Dans le business, la réalité économique finit toujours par s’imposer face au volontarisme politique. Le projet de reprise de l’aciérie d’Ascoval, près de Valenciennes, vient de capoter, car Altifort, le repreneur potentiel, n’avait tout bonnement pas les fonds qu’il promettait de réunir. Pourtant, ce spécialiste des aciers spéciaux devait apporter 10 millions d’euros seulement en fonds propres et 25 millions en fonds obligataires sur un total de 152 millions prévu pour le sauvetage d’Ascoval. Bruno Le Maire et Xavier Bertrand, le président de la région hauts de France se sont mobilisés pour sauver l’usine et ses 281 salariés, les collectivités locales, l’Etat et son bras armé Bpifrance devaient apporter le solde de la somme nécessaire. Finalement, Altifort s’est retiré du dossier sans autre explication. Le tribunal de Strasbourg devrait confirmer la semaine prochaine le maintien de la procédure de liquidation. A moins qu’un autre repreneur surgisse d’ici là. Le problème est que le site d’Ascoval, modernisé à grands frais en 2014, n’est pas compétitif. Le prix de la tonne d’acier spécial a été réduit d’un tiers en deux ans mais il reste très supérieur à celui de ses concurrents européens. L’éventuel futur repreneur devrait investir encore pour abaisser le prix de revient. Le dossier étant devenu très politique au fil des mois, Bercy et Xavier Bertrand disent croire au miracle. Espérons pour les 281 salariés qu’il se produira avant le 27 février.
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