Roland Lescure: «Il faut supprimer le principe de précaution»

par l'Opinion

Roland Lescure, président de la Commission des affaires économiques et député LREM des Français d’Amérique du Nord, publie Nos totems et nos tabous, dépassons-les. Dans le même temps, une nouvelle enquête de l’INSEE montre un net décrochage de la confiance des ménages. Un signe d’échec pour le gouvernement ? «On est sur des niveaux qui restent élevés, assure Roland Lescure, mais il y a un décrochage. Nous sommes face à un choc inflationniste et, quand l’inflation atteint un pic, il y a un risque de déraillement, d’où les mesures du gouvernement pour éviter que la reprise ne déraille, comme la mise en place du chèque inflation. On est sur la bonne voie, il faut garder l’économie sur les rails.» Mais ce problème de confiance des ménages pourrait bien se traduire par un refus des Français de dépenser leur épargne. «Et on en a besoin pour la relance, explique Roland Lescure. Il faut que les Français remettent l’épargne accumulée au travail et que le ‘quoi qu’il en coûte’ se termine petit à petit. Assurons-nous que ce choc inflationniste soit de courte durée et que la reprise, elle, se fasse dans la durée avec une priorité sur la jeunesse.» N’est-il pas pour autant difficile de faire campagne sur des chiffres alors que l’on sent que les Français, eux, veulent un récit ? «En effet, confirme le président de la Commission des affaires économiques, on ne gagnera pas sur un bilan mais c’est mieux d’en avoir un ! Certains avant nous qui n’en avaient pas ont même été empêché de se représenter… Mais nous sommes présents, sur les marchés par exemple, et on présente le bilan. Ce qui marche plutôt bien.» Pour l’heure, Emmanuel Macron n’est pas candidat. Quand doit-il se déclarer pour pouvoir répondre aux provocations, notamment celles d’Eric Zemmour ? «J’ai observé la montée de Donald Trump et son élection en 2016. Cette élection repose en grande partie sur le fait qu’Hillary Clinton ne manquait jamais de répondre à toutes ses provocations. Il ne faut pas répondre aux provocations sur la forme, il faut répondre sur le fond.» Enfin, au sujet du principe de précaution, notre invité affirme : «Il s’agit de l’un des nouveaux totems de l’écologie. Le fait de le constitutionnaliser constitue sans doute un frein à l’innovation. Du coup, on se retrouve face à une écologie plutôt perçue comme punitive alors que l’écologie, pour moi, doit être une voie d’avenir.»

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