Rohingyas : le commissaire européen Stylianides dénonce un "nettoyage ethnique"
par euronews-fr
Une langue de terre pour seul refuge. 3.000 Rohingyas sont arrivées jeudi à la frontière du Bangladesh après des jours de marche, souvent sans eau ni nourriture. Ils seraient aujourd’hui environ 8000 pris au piège sur les rives du fleuve Naf. Ils attendent le feu vert des autorités de Dacca pour rejoindre des camps de fortune . Nous sommes allés à leur rencontre. “Je suis sur la route depuis 22 jours raconte Abdulrahim, 30 ans. Pendant ce temps, mon père est mort. J’ai attendu à la frontière pendant trois jours.”Les organisations humanitaires font face à une situation d’urgence. L’aide arrive au compte-gouttes dans cette partie de l’Etat Rakhine où seule la Croix-Rouge est autorisée.Christos Stylianides le commissaire européen en charge de l’aide humanitaire s’est rendu dans un des camps de réfugiés Rohingyas au Bangladesh : “Nous devons persuader le gouvernement birman qu’il ne s’agit que de droits de l’homme, de droits fondamentaux pour toute personne, pour tout être humain. Je suis d’accord avec le secrétaire général de l’ONU Guterres, que peut-être la seule description de cette situation, c’est le nettoyage ethnique.” Les autorités birmanes rejettent les accusations d’“épuration ethnique” et assurent ne vouloir qu‘éradiquer la rébellion musulmane.Près de 900.000 rohingyas, considérés comme une des minorités les plus persécutées du monde, s’entassent dans des conditions insalubres dans des camps de tentes dans le sud du Bangladesh. Le gouvernement birman s’est dit prêt à assurer le retour des réfugiés. Mais “aucun retour ne sera durable” si la question “très complexe de la citoyenneté” n’est pas réglée, a prévenu jeudi le Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés Filippo Grandi.Retrouvez l’intégralité de ce reportage lundi dans Insight.
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