Retraites: pourquoi tout le monde va devoir travailler plus dès 2022
par l'Opinion
Le Premier ministre a dévoilé les grandes lignes de la réforme des retraites le 11 décembre. Il y a quelques surprises. Il y aura bien un âge pivot dans le futur système de retraite, mais la surprise du chef, c'est qu'il pourrait bien y en avoir un dès 2022. Explications. Dans le futur système de retraite, il y aura bien un âge pivot à 64 ans, normalement en 2027. L'âge légal reste à 62 ans, mais si vous partez à 62 ou 63 ans, soit avant 64 ans, vous aurez une décote, de 5% par année manquante. Soit une décote de 10% si vous partez à 62 ans. C'est le choix du gouvernement et c'est ce qui devrait figurer dans le projet de loi qui sera discuté au Parlement à compter de la fin février. Mais je vous parlais d'une surprise, la voilà. D'ici 2027 et l'instauration de cet âge pivot, il va falloir tout de même travailler davantage. Pourquoi ? Parce que notre système de retraite est déséquilibré. Le déficit atteindrait de 8 à 17 milliards en 2025 par exemple. Que propose le gouvernement ? Il dit aux partenaires sociaux de se mettre d'accord pour que le système soit à l'équilibre d'ici 2027. Mais surtout, il leur dit que s'ils n'y arrivent pas, la loi fixera à compter du 1er janvier 2022, un âge pivot à 62 ans et 4 mois, qui augmentera ensuite de 4 mois par an, pour rejoindre progressivement l'âge pivot du futur système, soit 64 ans en 2027. D'où la colère des syndicats réformistes, comme la CFDT ou l'Unsa prêts à soutenir la réforme s'il n'y avait pas de mesure d'âge avant son entrée en vigueur, donc pas de mesure paramétrique. Les partenaires sociaux, organisations syndicales et patronales, peuvent-ils trouver une autre solution pour mettre le système à l'équilibre d'ici 2027 ? Ce n'est pas évident. Trois leviers : augmenter les cotisations, baisser les pensions ou reculer l'âge. Augmenter les cotisations, le patronat ne sera pas d'accord. Surtout que cela pénalisera la compétitivité des entreprises, mais aussi le pouvoir d'achat des actifs. Donc la voie de passage est difficile. Baisser les pensions en sous-indexant par exemple, pénaliserait le pouvoir d'achat des retraités. Pas facile non-plus. Les partenaires sociaux auront besoin d'imagination. Sinon de toute façon, c'est quatre mois de plus dès 2022.
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