Réforme des retraites : la solution alternative à l’âge pivot se fait attendre
par LePointActu
Mardi 10 mars, syndicats et patronat se sont une nouvelle fois réunis au ministère de la Santé et des Solidarités pour tenter de trouver une alternative à l’instauration d’un âge pivot à 64 ans en 2027. En face des trois organisations patronales (Medef, CPME, U2P) restaient donc la CFDT, à l’origine de cette conférence, la CFTC, l’Unsa et la CFE-CGC, malgré le discours très critique de cette dernière vis-à-vis de la réforme du gouvernement. Un consensus se dégage en faveur d’un « cocktail de mesures » qui permettrait de réduire le déficit des régimes de retraite chiffré à 12 milliards d’euros par an en 2027 par l’exécutif. Toutes les organisations présentes, y compris le patronat, semblent prêtes à mobiliser au moins une partie du Fonds de réserve des retraites, « a minima sur les produits financiers », selon le document remis par Jean-Jacques Marette, l’animateur de la conférence nommé par le gouvernement. L’État devra aussi faire un effort en compensant les exonérations de charges qu’il accorde pour des raisons de politique économique. 800 millions d’euros pourraient ainsi être récupérés via la compensation de la suppression du « forfait social », pour les entreprises de moins de 50 salariés. Les syndicats semblent de leur côté ouverts à retarder un peu l’âge effectif de départ en retraite, à condition que cela ne constitue pas la seule mesure pour combler le déficit. Trois mesures en ce sens ont été chiffrées. La première passe par une accélération de la réforme Touraine de 2014 qui prévoit l’augmentation de la durée de cotisation requise d’un trimestre tous les trois ans pour les générations nées à partir de 1956 et jusqu’à 1973 si elles veulent prétendre à une retraite à taux plein. Une seconde piste permettrait de dégager 5 milliards d’euros, augmentant d’un trimestre par an la durée de cotisation des générations nées de 1960 à 1968. La troisième option s’approche de l’âge pivot initialement prévu par le gouvernement. Cet âge, aussi appelé âge minimal du taux plein, augmenterait de 4 mois par an pour les générations nées de 1960 à 1965, pour passer progressivement de 62 à 64 ans.
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