Rassemblement en extérieur : risque-t-on vraiment la contamination au Covid-19 ?
par leparisien
Les images de parcs et de quais bondés ont largement circulé ces derniers jours. À Paris, sur les quais de Seine, les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation des lieux afin de faire respecter le couvre-feu et les gestes barrière. Pour l’épidémiologiste Martin Blachier, il vaut mieux que les personnes se sont retrouvent en extérieur, où « le risque en est extrêmement faible », plutôt que dans des petits appartements mal aérés. Pour son confrère Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et bio statistiques à l’École des hautes études en santé publique à Rennes, il sera aussi moins risqué de déjeuner en extérieur qu’à l’intérieur, suivant quelques précautions.Le rôle des aérosolsComme nous l’expliquent les deux épidémiologistes, le risque est généralement moins important en extérieur en raison de la dispersion des aérosols : « si vous avez un espace qui ne peut pas contenir la charge virale dans l’air, à ce moment-là vous ne pouvez pas vous contaminer », estime Martin Blachier, qui fait référence à des « espaces infinis », tels que des jardins ou des quais. « Il faut imaginer que vous avez deux personnes en extérieur. Les particules virales vont être dispersées aux quatre coins de la rue. Si ces deux personnes sont dans une salle, les particules vont en revanche s’accumuler dans la salle. »Pascal Crépey, tempère : « le risque nul n’existe pas. Il reste le risque de contamination par proximité », explique l’enseignant-chercheur. « Le risque d’infection par les postillons est réel ». Ce pourrait être le cas par exemple si on parle, crie ou chante très près du visage de quelqu’un.Des risques de clusters moins importantsEn extérieur, les risques de la formation de cluster sont moindres, estiment les médecins. « Les contaminations par aérosols ont tendance à créer des clusters. Ils auront moins lieu en extérieur, car lorsqu’on est proche d’une ou deux personnes, on va contaminer ces personnes directement, mais pas 50 personnes », explique Pascal Crépey. « Ce seront des contaminations en one to one », ajoute Martin Blachier.L’heure n’est pourtant pas au relâchement. Les nouveaux variants, pour certains beaucoup plus contaminants, inquiètent Pascal Crépey. « Ce n’est pas le moment de relâcher la vigilance », explique-t-il. Ses conseils pour éviter au plus de contaminer ses proches en extérieur : garder le masque lorsqu’on ne s’alimente pas, et rencontrer peu de personnes et en petits groupes.
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