Quand Marilyn Monroe éblouit Brigitte Bardot à Londres en 1956

par LePoint

C'est un songe cerclé d'un halo blond qui envahit toute la pièce. Une apparition de seins parfaitement tendus et de courbes moulées à souhait. Certains croient voir la Vierge, Brigitte voit Marilyn qui n'en est plus une depuis longtemps. (...) "Elle avait l'air de sortir de son lit, heureuse et naturelle", écrira-t-elle dans ses Mémoires. Brigitte ne croit que ce qu'elle voit. (...) Comment pourrait-elle deviner que Marilyn est un perpétuel combat contre les hommes et ces majors qui font régner leur loi sur le cinéma ? Une lutte permanente pour terrasser l'angoisse, surmonter le manque de confiance, s'arracher à tous ceux qui veulent un bout du gâteau Marilyn. S'arracher aussi au vertige du vide : une fuite en avant dans le tourbillon de sa vie où sous un faux nom, depuis plus de dix ans, elle s'est fabriqué patiemment une image, entre désir et fragilité, devenue une autre, la Femme, objet sexuel parfaitement identifié. Elle ne connaît pas encore - cela viendra plus vite qu'elle ne le pense - le prix exorbitant de la gloire, le vol d'une existence continuellement épiée et foulée aux pieds, le grand écart périlleux entre les mensonges colorés sur papier glacé et les envies suicidaires des petits matins blêmes.

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