Procès du « tueur de la gare de Perpignan » : Rançon condamné à perpétuité.

par Ça Zap - Zapping TV

Procès du « tueur de la gare de Perpignan » : Rançon condamné à perpétuité. La cour d'assises des Pyrénées-Orientales a rendu son verdict, ce lundi 26 mars, après trois semaines de débats. Jacques Rançon, 58 ans, a été condamné à la prison à vie, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, pour ses crimes commis entre 1997 et 1998. Veste grise et chemise claire, il n'a pas réagi au verdict de la cour d'assises des Pyrénées-Orientales. Après six heures de délibération, Jacques Rançon a été condamné, ce lundi, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Il a été reconnu coupable du viol et du meurtre de Moktaria Chaïb, 19 ans, et de Marie-Hélène Gonzalez, 22 ans, ainsi que d'une tentative de meurtre sur une troisième femme, laissée pour morte, et d'une tentative de viol sur une quatrième jeune fille. Des crimes commis entre 1997 et 1998. Les policiers avaient mis 17 ans pour remonter la piste de cet ancien cariste-magasinier de 58 ans. À l'heure du verdict, comme pendant les trois semaines de procès, l'homme est resté insondable, yeux vissés au sol, réfugié derrière ses trous de mémoire, feints ou réels. « Marie-Hélène et Moktaria n'auraient jamais dû mourir. Je suis désolé de ce que j'ai fait et je demande pardon », a-t-il déclaré en clôture des débats, pendant les plaidoiries de ses avocats. L'avocat général dénonce un « sadique » Au terme des trois semaines d'audience qui n'ont pas permis d'éclaircir le déchaînement meurtrier de Jacques Rançon, la cour a suivi les réquisitions formulées, jeudi, par l'avocat général Luc-André Lenormand. « Jacques Rançon n'a plus rien à faire dans cette société, où le droit à la vie est un droit inaliénable », avait-il lancé en demandant cette peine maximale. Le représentant du ministère public avait évacué toute possibilité de circonstance atténuante. Pas même en raison de son enfance miséreuse en Picardie, passée sans aucun ami dans la vieille maison en bois où il partagea la chambre de ses parents jusqu'à ses 18 ans. À ses yeux, Jacques Rançon a « une dimension sadique ». Il passe à l'acte parce qu'il ne supporte pas le refus, « n'a pas de compassion pour l'autre » et veut montrer « sa toute puissance en emportant les organes », allusion au meurtre de Marie-Hélène, l'auto-stoppeuse de 22 ans. La tête et les mains de la jeune femme avaient été retrouvées à 20 km de la scène du crime des mois plus tard. Selon Luc-André Lenormand, l'arme utilisée par Jacques Rançon s'inscrit aussi dans ce « sadisme » : « Le couteau que vous utilisez pour agresser vos victimes, c'est l'arme des sadiques », avait-il fait valoir. « Ce n'est pas un monstre », a martelé la défense Mais pour la défense, « ce n'est pas un monstre » mais « un homme, un père de famille. Un homme qui nous a émus » qui devait être jugé. « Vous l'avez regardé, écouté durant trois semaines. Nous l'avions imaginé pendant 20 ans. Je suis convaincu qu'il ne ressemble pas à ce que vous aviez imaginé », à « cet ange de la mort qui avait déposé son trône au centre de Perpignan » et « y régnait comme une bête hideuse », avait dit Me Gérald Brivet-Galop aux jurés. Et l'avocat de déplorer qu'évidemment les jurés, qui ont « vu et entendu beaucoup de choses », ne vont pas pouvoir se détacher de « sa cruauté » qui « le rend étranger à notre intelligence » avec des « mutilations qui dépassent l'entendement ». Quant aux explications des crimes, l'avocat n'en a pas donné. Il ne croit pas à la thèse du « pervers sadique ». Et de s'interroger sans apporter de réponse avec son confrère Me Xavier Capelet sur les raisons qui ont permis à Jacques Rançon, pour le moins « un violeur récidiviste », d'en arriver là. Dans son réquisitoire, l'avocat général avait reconnu qu'il restait des « mystères sur Rançon ». La police et les juges ont cherché à savoir s'il n'avait pas commis d'autres crimes. Mais ils n'ont pu l'incriminer. Seulement Luc-André Lenormand est resté sceptique. Il s'est interrogé en particulier sur le meurtre en 1982 d'une étudiante auto-stoppeuse finlandaise.

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