Prison. Les Français favorables à des conditions de détention plus sévères.
par Ça Zap - Zapping TV
Prison. Les Français favorables à des conditions de détention plus sévères. Les 27 et 28 mars, l'Ifop a sondé 1013 Français afin de comprendre le regard qu'ils portent sur la situation des prisons et comment ils conçoivent le rôle de la détention. Une première étude d'opinion avait déjà été réalisée en janvier 2000, puis une deuxième en 2016. Dans ce troisième sondage, c'est nouveau, les personnes interrogées se disent favorables à des conditions de détention bien plus dures pour les détenus. La population carcérale Seules 47 % des personnes interrogées souhaitent diminuer le nombre de personnes en détention provisoire, contre 64 % en 2000. Par ailleurs, 40 % seulement se déclarent favorables à l'augmentation du budget des prisons pour améliorer les conditions de vie des détenus, contre 68 % il y a dix-huit ans. « En période de tension budgétaire, alors même qu'ils ont le sentiment que les efforts demandés depuis quelques années sont lourds et que, par ailleurs, les détenus sont trop bien traités, peu de Français semblent prêts à faire des efforts pour améliorer la condition des détenus dans les prisons », indiquent Chloé Morin et Adrien Taquet, de la Fondation Jean-Jaurès, un think tank politique. Le traitement des détenus en France 50 % des Français interrogés jugent, qu'aujourd'hui, les détenus sont trop bien traités. En janvier 2000, ils n'étaient que 18 % à le dire. Les électeurs de Marine Le Pen à la Présidentielle de 2017 le pensent à 82 %, à 71 % pour les supporteurs de Nicolas Dupont-Aignan, à 53 % pour les soutiens de François Fillon, à 30 % pour les électeurs d'Emmanuel Macron et de Benoît Hamon et à 43 % pour les soutiens de Jean-Luc Mélenchon. Cette opinion est majoritaire toute tendance politique confondue sauf parmi les électeurs de Benoît Hamon. Les Français sont 21 % à estimer que les détenus sont traités comme il faut et 17 % à dire qu'ils ne sont pas assez bien traités. « De fait, une grande majorité de l'opinion ne paraît pas soutenir les initiatives visant à améliorer les conditions de vie des détenus », poursuivent Chloé Morin et Adrien Taquet. À quoi sert la détention ? 49 % des Français interrogés estiment que la prison sert avant tout à priver les détenus de liberté (contre 21 % en 2000). 45 % pensent, eux, que la détention doit préparer la réinsertion des détenus dans la société (contre 72 % en 2000). Paradoxalement, 72 % des personnes interrogées estiment qu'il faut renforcer les programmes de réinsertion des détenus ; 53 % qu'il faut permettre un accès plus large d'enseignants et d'artistes en détention. Par contre, 37 % seulement des personnes interrogées (contre 77 % en 2000) estiment qu'il faut augmenter le droit de visite aux détenus. « Les Français partagent largement la vision de la prison qui n'est pas seulement un lieu de privation de la liberté, mais qui devrait presque être un lieu de souffrance et de privations », notent Chloé Morin et Adrien Taquet. De quoi ont besoin les détenus ? Si 93 % des personnes interrogées jugent justifié que les médecins consultent et soignent dans les prisons, seulement 57 % se disent favorables à l'intervention des agents de Pôle emploi en détention et 47 % pour l'entrée des représentants religieux derrière les barreaux. « L'entrée en détention d'associations et d'agents de Pôle emploi fait débat, analysent Chloé Morin et Adrien Taquet. Comme si la vocation des prisons n'était décidément pas d'aider à la réinsertion, qui plus est dans un contexte de chômage de masse, où des citoyens jugés « plus légitimes » ne trouvent pas d'emploi [...]. Quant à l'intervention des représentants religieux, elle n'est pas justifiée, pour une majorité de Français. Mais le débat n'est pas ici tranché entre la tentation de bannir la religion pour se préserver de la radicalisation et l'idée que les représentants religieux peuvent, au contraire, jouer un rôle essentiel pour maîtriser et pacifier la situation. » Par ailleurs, la majorité des Français est favorable à ce que les détenus aient accès à des livres, à une salle de sport, à des sanitaires individuels et à la télévision. Par contre, la plupart sont opposés à ce que les prisonniers aient accès à un ordinateur, à internet, à un téléphone portable.
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