Présidentielle 2022: Marine Le Pen, la dédiabolisation à tout prix
par Lopinionfr
PORTRAITS DE CANDIDATS - En accédant à la tête du parti en 2011, Marine Le Pen s’est fixé un triple objectif. Rendre le Front national respectable. Rendre le Front national incontournable. Rendre le Front national présidentiable. 21 avril 2002. En ce soir de printemps, Marine Le Pen, 33 ans, exulte. Et pour cause: en accédant au second tour de l’élection présidentielle, son père, Jean-Marie Le Pen, vient de réussir l’impensable. Lionel Jospin, pourtant si sûr de lui, vient d’être mis hors jeu par «le diable de la République». Coup de tonnerre, séisme, tremblement de terre… Ce soir-là, sur les plateaux de télévision, les superlatifs s’enchaînent pour tenter de qualifier ce résultat inédit que personne ou presque n’avait vu venir. Dans les jours qui suivent, des millions de Français sont dans la rue. Le mot d’ordre est clair: «Faites ce que vous voulez, mais votez Jacques Chirac».5 mai 2002. Le front républicain fait son office. Jacques Chirac est largement réélu pour un second mandat et le «diable de la République» retourne dans sa boîte. Quinze ans plus tard, Marine Le Pen marche sur les traces de son père et accède, elle aussi, au second tour de l’élection présidentielle. Mais la comparaison s’arrête là. Exit les hyperboles apocalyptiques du 21 avril 2002. Cette fois, la présence du FN au second tour, annoncée par tous les sondages, n’émeut plus grand monde. «Il n’y a pas de réaction car il y a eu une stratégie qu’on peut appeler la banalisation, la normalisation, la dédiabolisation du Front national par Marine Le Pen. Beaucoup de choses ont changé en l’espace de quinze ans au Front national.», explique Paul Laubacher, journaliste spécialiste de l’extrême droite à l’Opinion. Car en accédant à la tête du parti en 2011, Marine Le Pen s’est fixé un triple objectif. Rendre le Front national respectable. Rendre le Front national incontournable. Rendre le Front national présidentiable.
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