Présidentielle 2022: Les trois leçons du premier tour

par Huffington Post

POLITIQUE - C’était un duel attendu. Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont qualifiés au second tour de la présidentielle dimanche 10 avril (27,6% pour le président sortant; 23.41% pour sa concurrente d’extrême droite.  Ce qui l’est moins, en revanche, c’est le très haut score de Jean-Luc Mélenchon qui arrive troisième avec presque 22% des voix. C’est l’un des premiers enseignements à tirer de cette élection: la tripolarisation de la vie politique française. Dominée pendant soixante ans par le PS et Les Républicains dans une bipolarisation immuable, la vie politique française compte désormais trois blocs. Un bloc central, incarné par Emmanuel Macron; un bloc national incarné par Marine Le Pen et les 7% d’Eric Zemmour qui a appelé à voter pour elle; et un bloc de gauche, populaire incarné par Jean-Luc Mélenchon. La conséquence directe de cette tripolarisation est la fin de deux partis traditionnels LR et le PS qui auraient dû écouter le signal de 2017 où déjà ils avaient échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle. Signe de la fin de ces partis, Anne Hidalgo n’obtient même pas 2% des voix (1,74%) et Valérie Pécresse ne passe pas la barre des 5%. Ces partis qui ont dominé la 5e république ne seront même pas remboursés de leurs frais de campagne. Un échec criant.  Prime à l’ancienneté et à la cohérence Pourquoi Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont-ils arrivés en tête de ce scrutin? D’abord, c’est la prime à l’ancienneté. Emmanuel Macron est président sortant, quant à Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, c’est leur 3e campagne.. Yannick Jadot, Anne Hidalgo et Valérie Pécresse pour ne prendre que ces trois exemples n’avaient jamais mené de campagne présidentielle. Autre atouts: ces trois candidats n’ont jamais dévié de leur ligne et de leur stratégie, tout au long du scrutin et malgré les soubresauts de la campagne. Emmanuel Macron a misé sur sa respectabilité en tant que chef de l’Etat, sur fond de guerre en Ukraine. Mélenchon n’a jamais cédé aux appels à l’union de la gauche - même si ça lui aurait sans doute permis d’être plus haut - et Marine Le Pen n’a pas dévié de sa campagne de proximité pour parler de pouvoir d’achat et effacer ses attributs d’extrême droite qui n’ont pas fonctionné pour Eric Zemmour, malgré les défections de son camp, à commencer par celui de sa nièce, Marion Maréchal Le Pen. À l’inverse, Anne Hidalgo et Valérie Pécresse n’ont pas cessé d’être tiraillées dans cette campagne. La première qui avait une image de centriste à la tête de la région Ile-de-France a chassé sur les terres d’Eric Zemmour en parlant de grand remplacement… Quant à Anne Hidalgo, maire de Paris, elle avait promis de ne pas se présenter en 2022, elle y est allé quand même et puis n’a pas cessé de changer d’avis sur sa participation à une primaire ou non. Un manque de cohérence qui se paie cash pour la candidate du PS. Quelles thématiques se sont imposées à l’issue de ce premier tour? D’abord, la préoccupation des Français sur la guerre en Ukraine, c’est aussi le sens du très haut score d’Emmanuel Macron. Ensuite, le pouvoir d’achat et les questions sociales que se partagent Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon dans le cœur des Français en captant les catégories populaires. Enfin, la question des institutions et de la 6e république portes par Jean-Luc Mélenchon. Dans cette campagne pour le 2nd tour, il faudra observer si le front républicain existe encore et comment se répartiront les voix du 3e homme de cette campagne. ----- Abonnez-vous à la chaîne YouTube du HuffPost dès maintenant : https://www.youtube.com/c/lehuffpost Pour plus de contenu du HuffPost: Web: https://www.huffingtonpost.fr/ Facebook: https://www.facebook.com/LeHuffPost/ Twitter: https://twitter.com/LeHuffPost Instagram: https://www.instagram.com/lehuffpost/ Pour recevoir gratuitement notre newsletter quotidienne: https://www.huffingtonpost.fr/newsletter/default/

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