Présidentielle 2022: les défis d’une gauche «atomisée»

par l'Opinion

La gauche parviendra-t-elle à peser sur l’élection présidentielle ? Au regard des différents sondages publiés, la question peut légitimement se poser. Jean-Luc Mélenchon gravite autour des 8%, Anne Hidalgo peine à franchir la barre des 5% tandis que Yannick Jadot fait figure de bon élève en flirtant avec les 10%. Insuffisant en tout cas, pour l’instant, pour prétendre se qualifier pour le second tour. «La gauche est atomisée, analyse Bernard Sananès, président de l’institut Elabe, et cette atomisation affaiblit l’ensemble des candidats.» En 2017, Jean-Luc Mélenchon est passé tout près de la place du troisième homme. Le tout a la faveur d’une dynamique qui ne semble pas se répéter aujourd’hui. «Pour l’instant, Jean-Luc Mélenchon peine à installer une dynamique, confirme Bernard Sananès. En 2017, à la même période, il était plutôt autour des 10%, 11%.» Du côté du Parti socialiste, la candidature d’Anne Hidalgo peine à rassembler. «Ce qu’on observe surtout, c’est qu’elle peine à rassembler, déjà, l’électorat socialiste, analyse le président de l’institut Elabe. Il n’y a que quatre sympathisants socialistes sur dix qui se disent prêts aujourd’hui à voter pour elle. Or, on le sait, dans un premier tour, il faut d’abord mobiliser les siens, son camp politique !» Une candidature qui n’est pas aidée par celle de Yannick Jadot du côté des écologistes. «On observe beaucoup de similitudes entre leurs deux électorats, souligne Bernard Sananès. Donc la concurrence est frontale entre Yannick Jadot et Anne Hidalgo. Et pour l’instant, c’est plutôt Yannick Jadot qui parvient à créer une dynamique.» Autre problème à ne pas négliger pour la gauche: la démobilisation possible de son électorat. «Cela peut se produire parce qu’elle n’arrive pas à élargir son assise électorale, note Bernard Sananès. Elle reste bloquée à 25%, 27% des voix pour le total de la gauche parce qu’elle est divisée entre beaucoup de candidats et qu’aucun d’entre eux ne semble en mesure de se détacher nettement. Le risque, c’est qu’une partie de l’électorat de gauche se dise : ’De toute façon, nous n’atteindrons pas le second tour’ et se reporte ainsi sur d’autres candidatures.»

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