Présidentielle 2017 : pourquoi Hollande n’est pas battu

par lejdd

LA POLITIQUE EN COULISSES - Dominique de Montvalon, rédacteur en chef au Journal du Dimanche, décrypte l'actualité politique. Cette semaine, il revient sur les enjeux de la prochaine présidentielle à gauche. http://www.lejdd.fr/Politique/Pourquoi-Hollande-n-a-pas-perdu-la-presidentielle-de-2017-730340 En apparence, jamais la situation politique de François Hollande n’a été aussi délicate. Le chômage continue d’augmenter. Dans un sondage Ifop pour le JDD, les sympathisants de gauche lui préfèrent pour 2017 Manuel Valls. L’approche du Congrès PS réveille les ardeurs des "frondeurs" qui veulent stopper ce qu’ils tiennent pour une "dérive droitière" du pouvoir. Quant à la majorité, elle se divise sur à peu près sur tout - mais c’est le cas aussi de la droite : de l’ouverture des magasins le dimanche à l’enseignement de l’histoire à l’école. Sans oublier le port d’une jupe longue dans un collège au nom de la laïcité, il est vrai malmenée : n’est-ce pas là un signe religieux, un signe ostentatoire? Oui disent les uns. Non, disent les autres. Pagaille. Un président affaibli, des réformes affichées mais bloquées, une majorité divisée… Et pourtant, ainsi va la vie de la Vème République, François Hollande a déjà en tête la future élection présidentielle et, surtout, il ne manque pas paradoxalement d’atouts. Son atout principal, celui qui lui avait permis jadis de rester dix ans à la tête du PS : installé au cœur du système, le champion de la synthèse est en train de faire progressivement le vide autour de lui. Un vrai travail de brodeur : demain, pas de concurrents. Sauf celui qu’il s’est choisi à droite - Nicolas Sarkozy - dont la personnalité peut l’aider, estime-t-il, à rassembler au pied des urnes en 2017 des électeurs aujourd’hui découragées. Les atouts du président Observons en effet la scène. Manuel Valls - qui a confié l’autre semaine à Canal Plus qu’il avait un "destin" mais qu’il ne voulait pas aller plus vite que la musique - échange son maintien à Matignon jusqu’en 2017 contre un soutien total à François Hollande pour qu’il fasse et réussisse un second quinquennat. Martine Aubry – pour qui Valls, en revanche, c’est l’horreur - a quitté les frondeurs, et rallié la motion de synthèse de Jean-Christophe Cambadélis : plutôt Hollande! Les frondeurs – cela en dit long - ont eu les pires difficultés à se choisir dans leurs rangs un leader qui ne fasse pas de l’ombre aux autres. Ils font donc moins tort. Pour le moment, les Verts sont, eux, désintégrés. Et, outre le Front national dont l’adversaire principal est la droite et non la gauche, François Hollande dispose d’un atout supplémentaire en la personne de François Bayrou, prêt à faire don à la République de sa personne si Alain Juppé ne parvient pas à battre en primaire Nicolas Sarkozy. D’ailleurs l’article 1 du credo du maire de Pau est clair, et ressemble à celui de 2012 : tout, sauf Sarkozy. Alors, Hollande finalement mieux placé qu’on ne le dit en 2017 ? Réponse : oui. Tout est possible. Mais ce serait tellement mieux si tout le monde, lui compris, mettait 2007… entre parenthèses.

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