Présidentielle 2017. Des factures du clan Mélenchon qui intriguent.

par Ça Zap - Zapping TV

Présidentielle 2017. Des factures du clan Mélenchon qui intriguent. La Commission en charge de la validation des comptes de campagne des candidats à l'élection présidentielle a retoqué plusieurs factures présentées par la France insoumise. Selon France Info, une association et une société ayant travaillé pour le candidat Mélenchon, et dirigées par des proches de ce dernier, auraient surfacturé quelques prestations. Une campagne présidentielle, ça coûte de l'argent. Beaucoup d'argent. Surtout lorsqu'on a l'ambition de l'emporter. C'est aussi un jeu d'écritures complexe sur lesquelles veille la Commission nationale des comptes de campagne et du financement politique. La CNCCFP s'est même penchée sur quatre donateurs du candidat Macron qui ont eu maille à partie avec le fisc par le passé comme l'a récemment révélé Marianne. La CNCCFP a également eu à redire sur les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon. La commission a ainsi refusé le remboursement de plus de 400 000 € liés à des facturations jugées litigieuses. De possibles surfacturations qui selon France Info pourraient avoir profité à des associations ou sociétés... dirigées par des proches du leader de la France Insoumise. Alors qu'a reproché la CNCCFP aux comptes du candidat de la France Insoumise ? Quels soupçons cela fait-il naître ? Quelle est la réponse des Insoumis ? On vous explique tout. Quelles sont les règles du jeu ? Les dépenses engagées par les candidats sont soumises à des règles strictes de plafonnement et de remboursement. Et c'est la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) qui veille aux respects de ces règles édictées par le Conseil constitutionnel. Ainsi les candidats présents au premier tour de scrutin peuvent engager jusqu'à 16,8 millions ; 22,5 millions pour les candidats présents au second tour. Le remboursement des frais de campagne est tout aussi encadré. Il est particulièrement symbolique, puisqu'au final ce sont les contribuables qui paient. Ce remboursement dépend des résultats obtenus par chaque candidat : 800 423 € pour les candidats qui n'ont pas recueilli plus de 5 % des suffrages exprimés ; 8 millions d'euros pour les autres candidats présents au premier tour ; 10,7 millions pour les candidats présents au second tour. Ainsi pour l'élection présidentielle 2017, selon les comptes validés par la CNCCFP et publiés au Journal officiel Emmanuel Macron, candidat En Marche, a engagé pour 16,57 millions dont 10,64 millions ont été finalement remboursés. Son adversaire FN du second tour, Marine Le Pen, a, elle, dépensé 11,54 millions, mais a été remboursée pour 10,7 millions. Le socialiste Benoît Hamon (PS) a engagé pour 15 millions de dépenses, pour un remboursement de 7,95 millions. Et Jean-Luc Mélenchon alors ? Le candidat de la France insoumise a dépensé pour 10,24 millions et arrive en 5e position ; il a été remboursé à hauteur de 6,03 millions. Comment est né le soupçon ? Ce qui a intrigué la CNCCFP, ce n'est pas le montant total de la campagne du candidat insoumis, mais la répartition des dépenses. Et notamment, la « minceur » de la masse salariale. Là où Marine Le Pen a dépensé 2,4 millions d'euros en salaires, Emmanuel Macron 1,7 million, et Benoît Hamon 1,3 million, l'association créée pour gérer les finances de la campagne de Jean-Luc Mélenchon a en ce qui la concerne à peine versé 8 000 € de salaires. Comme expliquer cette différence ? La quasi-totalité de son staff de campagne était en fait salarié de sociétés extérieures ; extérieures mais tenues par des proches du candidat qui refacturaient ensuite à ce dernier leurs prestations. Un montage qui a intrigué Jean-Guy de Chalvron, rapporteur de la CNCCFP qui, regrettant ne pas être entendu sur ce point, avait préféré présenter sa démission le 22 novembre dernier. Quelles sont les sociétés mises en cause ? Faire appel à des prestataires extérieurs pour un candidat à l'élection présidentielle : à cela rien d'anormal. En l'espèce, ce qui renforce le soupçon, c'est qu'il s'agit de prestataires dirigés par des proches de Jean-Luc Mélenchon. La première c'est L'Ere du peuple. Créée fin 2015, cette association a, comme l'indiquent ses statuts repérés par le Monde, pour objet de "servir de support technique et logistique à toutes initiatives prises au service des idées développées par Jean-Luc Mélenchon pour réaliser la « révolution citoyenne »". L'Ere du peuple a ainsi servi à la promotion du livre éponyme signé de Jean-Luc Mélenchon. Durant la campagne présidentielle, l'Ere du peuple s'est chargée de la location de salles, de matériels informatiques et audiovisuels. Elle a par ailleurs assuré des « prestations intellectuelles » en salariant quatre permanents de l'équipe de campagne de Mélenchon. Parmi eux, Bastien Lachaud et Mathilde Panot, élus depuis députés LFI. Rien de répréhensible à cela. Là où ça coince davantage, ce sont les facturations émises par cette dernière. Ainsi, selon les informations de France Info, l'Ere du peuple aurait facturé 129 000 € à l'association de financement de la campagne les émoluments de Bastien Lachaud, coordonnateur du pôle « action de campagne et événements » pourtant rémunéré 29 000 € brut toujours selon France Info. L'Ere du peuple se retrouve donc là au cœur du premier soupçon de surfacturation. Autre joueur de l'équipe Mélenchon soupçonné, Mediascop. Cette société a été créée en 2011 avec en ligne de mire la campagne présidentielle 2012 du candidat Mélenchon. Fondée par Arnauld Champremier-Trigano, Alban Fischer, deux anciens journalistes et Sophia Chikirou, Mediascop est aujourd'hui dirigée par cette dernière, par ailleurs "dircom" de Mélenchon lors de la dernière campagne. Un peu plus d'un million d'euros de prestations ont été facturées par Mediascop, là encore à l'association gestionnaire de la campagne du candidat de la France insoumise. Prestations, dont la facturation présentait des « écarts significatifs » avec la grille tarifaire de l'entreprise selon les rapporteurs de la CNCCFP. Ces derniers ont d'ailleurs eu beaucoup de mal à établir la réalité desdites prestations, Mediascop n'ayant émis que deux factures pour toute la campagne. Autre curiosité qui a intrigué la Commission nationale des comptes de campagne, le recours important du staff de campagne aux auto-entrepreneurs. Une dizaine de personnes auraient ainsi travaillé sous ce statut. Là non plus rien de problématique, sauf à se souvenir que Jean-Luc Mélenchon considérait en 2012 ce statut comme une « arnaque de première grandeur » et en 2017 comme une « auto-exploitation ».

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