«Poursuivre l’enquête de journalistes tués pour que l’histoire ne meurt jamais» selon le fondateur de Forbidden Stories
par franceinfo
Le collectif de journalistes internationaux qui reprend les investigations de confrères emprisonnés ou assassinées, s’attaque aux cartels de la drogue au Mexique. L’enquête, publiée en décembre dernier dans plusieurs médias dont Radio France, fait l’objet d’un film, « Projet Cartel : Mexique, le silence ou la mort », diffusé sur France 5. Elle trouve son origine dans le meurtre en avril 2012 de Regina Martinez. « C’était une journaliste qui vivait dans le Vera Cruz, un des états les plus dangereux, explique Laurent Richard, fondateur du consortium. C’était une journaliste qui n’avait pas peur, malgré les menaces qu’elle recevait, et qui continuait d’enquêter sur un système de corruption locale mis en place par les gouverneurs locaux. » « On a enquêté avec soixante journalistes pendant de longs mois pour comprendre que sa mort avait été causée par sa dernière enquête sur la disparition de milliers de personnes dans cet état, poursuit-il. C’était le sujet de trop pour Regina Martinez. » Face aux menaces pesant sur les journalistes mexicains, le recours à des journalistes étrangers est « une des solutions pour combattre l’impunité, selon Laurent Richard. Dans 99% des cas de meurtres au Mexique, le tueur n’est jamais retrouvé, parce cette impunité, elle se fabrique. »Les journalistes de Forbidden Stories ont mené sur place « un travail délicat, complexe et dangereux. La question de leur sécurité est pour nous toujours très importante. » Cette affaire, qui a emmené les journalistes au Mexique, mais aussi aux USA, en Chine, en Inde…, consistait « en premier à enquêter sur les raisons de son meurtre, en second à poursuivre son travail à l’international pour que l’histoire ne meurt jamais, explique-t-il. Car si on arrive à protéger l’information on arrivera à mieux protéger les journalistes. » Projet Cartel : Mexique, le silence ou la mort traite en fait de plusieurs enquêtes en simultané : Une sur l’assassinat de Regina Martinez, une autre sur le trafic international de drogues, et une sur l’importation d’armes au Mexique. « Cela montre à tel point les cartels mexicains sont de véritables opérateurs internationaux. C’est pourquoi on a besoin de consortium comme cela, de réseaux, de compétences… »
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