Pourquoi rien n’est joué pour 2017
par lejdd
A dix-huit mois de la présidentielle, rien n'est joué http://www.lejdd.fr/Politique/VIDEO-Pourquoi-rien-n-est-joue-pour-la-presidentielle-de-2017-764905 Qui sera élu président de la République en 2017? Plus que jamais tout est ouvert. D’abord parce que, si on regarde en arrière, on s’aperçoit que, sous la Vème République, dix-huit mois avant l’échéance, les jeux sont rarement faits. En 1965, le général de Gaulle était tellement persuadé qu’il serait élu haut-la-main qu’il n’avait pas fait campagne. Résultat : deux inconnus -François Mitterrand et Jean Lecanuet- le mettent en ballotage. Et le général doit, en catastrophe, s’expliquer sur le petit écran avec l’aide son ami Michel Droit, dans le rôle de faire-valoir. En 1969, le président centriste du Sénat Alain Poher, se portant candidat, a même droit au soutien de l’anti-gaulliste Guy Mollet, patron de la SFIO. Certains, déjà, le voient vainqueur. Mais, devant les caméras, il s’écroule. Et Pompidou, dans la ligne droite, s’impose. En 1974, le grand favori, c’est le maire de Bordeaux de l’époque, Jacques Chaban-Delmas. Mais dès le début de sa campagne, il trébuche et s’effondre. Résultat : Giscard - aidé par le jeune Chirac- le coiffe au poteau. En 1981, à un an encore du scrutin, les sondages donnent Giscard réélu sans difficulté : il sera battu. Mitterrand - avec l’aide discrète des chiraquiens - conquiert l’Elysée. Un an avant, à gauche, on n’avait d’yeux que pour Michel Rocard. Evanoui, Rocard! En 1994, dans la perspective de l’élection de 1995, un homme est par avance installé par la vox populi (et surtout médiatique) à l’Elysée : Edouard Balladur. Chirac, entouré d’un carré de fidèle, se bat à poings nus. Et prend des coups. On connaît la suite. 2002 : Jospin, Premier ministre trop sûr de lui, minimise le premier et se prépare déjà à un second tour contre un Chirac "usé, fatigué", disait-il. Catastrophe et stupéfaction : le voici éliminé, et le second tour oppose –qui l’eut cru?- Chirac à Jean-Marie Le Pen. 2012 : DSK est présenté comme sans vrai concurrent. Le sortant Sarkozy est invité à ne pas se faire trop d’illusions. Mais le voile se déchire, et le masque tombe. Pour Hollande, qui ne s’est jamais découragé, une divine surprise. Dix-huit mois à l’avance, oui, les jeux sont rarement faits. Ils le sont cette année d’autant moins que les électeurs - à gauche comme à droite - ne sont dupes de rien, demandent à juger sur pièces et affichent désormais, par rapport aux consignes des partis - de tous les partis - une autonomie géante. Ajoutons à cela que si la politique souvent impuissante - et les politiques - souvent hors-sol- exaspèrent aujourd’hui les Français, les Français restent, les élections régionales l’ont montré, un de peuples les plus politiques de la terre. Capable au premier tour, par le biais de l’abstention ou du vote FN, de faire peur à la France d’en-haut pour dire leur totale colère. Puis capable, au second tour, de redevenir républicain et de faire redescendre les Le Pen de l’échelle. Mais avec l’espoir tout de même que l’avertissement aura été entendu.
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