Pourquoi Donald Trump peut faire exploser la droite US?
par lejdd
Les sorties chocs de Donald Trump feront-elles exploser le Parti Républicain? Les récentes provocations de Donald Trump visant à interdire aux musulmans l’entrée aux Etats-Unis n’ont rien de surprenant quand on sait que le milliardaire populiste vise à accroitre sa popularité par une campagne contre le politiquement correct. Sauf que le risque de l’explosion du parti républicain est désormais palpable, ce qui risque d’avoir bien plus d’impact que ses promesses péremptoires. A force de pousser chaque jour le bouchon de plus en plus loin, il va bien y avoir un moment où le Parti Républicain finira par siffler la fin de la récréation. C’est que ce que bon nombre de barons de la droite américaine espèrent, après avoir entendu Donald Trump depuis trois mois stigmatiser tour à tour les femmes, les immigrés latinos et maintenant les musulmans, dans la foulée des attentats de Paris et de San Bernardino. Etant donné que les prises de position du candidat ne le font pas baisser significativement dans les sondages, la question se pose de savoir si Trump peut continuer à mener une campagne populiste au détriment des intérêts de son propre parti. Certains élus de droite en effet ont fini par dire ces jours derniers que Trump ne pouvait plus représenter le Parti Républicain au nom des valeurs conservatrices et même au nom de l’Amérique. Se présentent alors trois cas de figure : soit Trump reste en campagne et continue de surfer sur cette vague de populisme, soit il se présente en candidat indépendant, ce qu’il a promis de ne pas faire, soit il est expulsé du parti. Dans chacune de ces hypothèses, le risque est grand que le Parti républicain implose. Dans le premier cas, parce qu’une ou plusieurs victoires dans les primaires du mois de février prochain pourraient créer un nouvel appel d’air, rendant impossible aux candidats plus modérés, comme Jeb Bush, Marco Rubio ou John Kasich de repasser en tête, ce qui droitiserait tellement le parti qu’il pourrait finir par perdre la présidentielle. Dans le deuxième, il est presque certain qu’une candidature indépendante de Donald Trump priverait le Parti de quelques millions de voix, suffisamment pour que celui qui deviendra le nominé républicain l’été prochain perde la Maison Blanche. Dans le troisième cas, le plus improbable, un retrait ou une expulsion de Trump, d’autres candidats tout aussi démagogues, comme Ben Carson ou Ted Cruz rempliraient ce vide et pourraient aboutiraient au même résultat, la défaite, faute de rassemblement. On n’en est pas encore là, on ne vote que dans onze mois, mais s’il se confirmait que le Parti républicain continue de se diviser, la victoire mécanique l’an prochain de la démocrate Hillary Clinton pourrait se transformer en victoire par défaut. Une leçon à méditer pour la droite en France face à la montée inexorable du Front National.
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