Pour Nestlé, finis les Knackis, l'avenir est veggie
par l'Opinion
Pourquoi Nestlé veut-il se débarrasser de ses Knackis ? Par Knacki, il faut entendre Herta, la marque allemande qui fabrique les saucisses, et qui appartient au groupe suisse depuis 1984. Et plus spécifiquement, la partie de Herta consacrée aux charcuteries : saucisses, jambons. Ce n'est pas rien : Herta, cela représente au total 600 millions d'euros de chiffre d'affaires annuels. La marque vend un million de knackis par jour. En France, c'est la marque la plus vendue en grande surface. Des produits qui sont d'ailleurs fabriqués dans deux usines françaises, dans le Pas-de-Calais et en Alsace. Elles emploient 1 600 personnes. Pourquoi se séparer d'Herta, une sorte de poule aux œufs d'or marketing puisque tout le monde connaît la marque ? D'abord, parce que la charcuterie est une activité peu rentable. Les marges y sont très basses. Mais ce n'est vraiment pas la raison principale. Ensuite, parce que le choix de Nestlé colle au changement des habitudes de consommation des consommateurs. La consommation de viande baisse partout dans le monde. Rien qu'en France, elle a baissé de 12% de 10 ans. Les ventes de Knackis ne font pas exception. Parallèlement à cela, les consommateurs recherchent des alternatives végétales, à la fois par souci pour l'environnement, pour des raisons de santé ou par crainte de l'alimentation industrielle, dont le Knacki est une incarnation. Enfin, en grande surface, les produits industriels classiques ne font plus de croissance. Les marques ont beau innover, ce qui tire les ventes, ce sont surtout les produits locaux, le bio, les marques de PME. Mark Schneider, le PDG de Nestlé explique que la « la tendance à l'alimentation à base végétale va continuer pendant des années. Pour continuer à croître, Nestlé doit déplacer ses priorités. » Fini donc, de développer une marque vouée lentement à la décroissance. Nestlé réalloue ses moyens. Il va garder le segment de Herta qui produit les pâtes à tartes toutes prêtes et la gamme végétarienne. Et il a récemment racheté une société américaine qui fabrique des produits végétariens, Sweet Earth. Finis les knackis, pour Nestlé l'avenir est veggie.
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