Pologne. Un projet de loi sur les « camps de la mort » fâche Israël.

par Ça Zap - Zapping TV

Pologne. Un projet de loi sur les « camps de la mort » fâche Israël. Israël a fait part dimanche de son mécontentement concernant une proposition de loi polonaise qui vise à rendre passible de peines de prison le fait de dire ou de laisser entendre que la Pologne porte une part de responsabilité dans les crimes commis par l'Allemagne nazie. Le ministère israélien des Affaires étrangères a fait part de ses objections au chargé d'affaires polonais, convoqué en l'absence de l'ambassadeur du pays. « Nous ne tolérerons sous aucune circonstance aucune tentative de réécriture de l'histoire », a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, devant les membres de son gouvernement. Adoptée vendredi par les députés polonais, la loi doit désormais être votée au Sénat puis promulguée par le président Andrzej Duda pour entrer en vigueur. À la recherche d'un accord Netanyahu s'est entretenu dimanche en fin de soirée avec son homologue polonais Mateusz Morawiecki, a annoncé le bureau du dirigeant israélien, et les deux hommes « se sont mis d'accord pour ouvrir dès à présent des discussions entre des équipes des deux pays afin d'essayer de trouver un accord sur cette législation ». Les Polonais se battent depuis des années contre le recours à des formules comme « camps de la mort polonais », qui laissent penser que la Pologne est au moins pour partie responsable des camps d'extermination ouverts par les nazis. De tels camps, comme Auschwitz, avaient été construits et utilisés par les nazis après l'invasion en 1939 de la Pologne, où vivait alors la plus grande communauté juive d'Europe, avec 3,2 millions de personnes. « Garants de la mémoire » « Notre ambassadeur à Varsovie, à ma demande, s'est entretenu avec le Premier ministre polonais hier (samedi) soir durant la cérémonie de commémoration de l'Holocauste à Auschwitz et il a souligné notre position », a ajouté Netanyahu, en évoquant la cérémonie organisée pour le 73e anniversaire de la libération des camps de la mort. Selon Varsovie, la loi n'a pas pour but d'empêcher de s'informer, d'enquêter ou de parler de l'Holocauste. « Les juifs, les Polonais, et toutes les victimes doivent être les garants de la mémoire de ceux qui ont été tués par les nazis allemands. Auschwitz-Birkenau n'est pas un nom polonais, et 'Arbeit macht frei' (le travail rend libre) n'est pas une phrase polonaise », a écrit samedi Morawiecki sur Twitter. Des vérités historiques « brouillées » L'institut Yad Vashem pour la mémoire de l'Holocauste estime que la formule « camps de la mort polonais » est une déformation, mais que la loi va « brouiller les vérités historiques concernant le soutien que la population polonaise a fourni aux Allemands ». À la demande d'Israël, l'un des principaux conseillers du président Duda va rencontrer l'ambassadeur israélien afin d'évoquer cette loi. Des survivants de l'Holocauste ont raconté au journal israélien Yedioth Ahronoth comment certains Polonais refusaient de les aider ou les dénonçaient aux autorités allemandes. Selon Yad Vashem, entre 30 000 et 35 000 juifs, soit environ 1 % de la communauté juive de Pologne, ont été sauvés grâce à l'aide de Polonais. Plus de 6 700 Polonais, soit le contingent le plus important d'un pays, ont été qualifiés de « Justes parmi les Nations ».

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