Plus de 200 000 migrants ont tenté de traverser la Méditerranée cette année
par euronews-fr
La Méditérranée, route migratoire la plus mortelle du monde. C’est le constat de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Car “mare nostrum” est aussi la route maritime la plus empruntée. Depuis le début de l’année, plus de 200 000 personnes ont tenté de rejoindre l’Europe par cette voie. C’est trois fois plus qu’en 2011 lorsque 70 000 migrants avaient fui leurs pays lors des révolutions arabes. Syriens et Erythréens représentent à eux seuls la moitié de ces 207 000 migrants, venus de pays d’Afrique et du Proche-Orient et qui ont pris le risque de traverser la Méditerranée dans l’espoir de débarquer dans les pays du Sud de l’Europe. Ils sont près de 3 500 à y avoir laissé leur vie. Rasha Almasri, est Syrienne, elle a tenté la dangereuse traversée. “Nous sommes restés en mer pendant une semaine. Nous avons beaucoup souffert. Nous avons vécu des jours noirs en pleine mer. Chaque fois, les passeurs nous disaient que nous allions partir le lendemain et ils ramenaient toujours plus de migrants sur le bateau. Finalement, l’embarcation a craqué et nous ne pouvions plus avancer. Un navire de guerre égyptien est arrivé, nous a pris en charge et nous a ramenés ici”, raconte-t-elle. La Libye, où le conflit interne continue de s’aggraver, est incapable de contrôler ses vastes frontières, particulièrement dans le désert. Près de 80 % des départs de migrants s’effectuent depuis les côtes libyennes pour rejoindre l’Italie ou Malte. “Nous subissons ici l’immigration illégale de demandeurs d’asile venant de pays comme l’Erythrée, l’Ethiopie et la Somalie. Il y a aussi maintenant beaucoup de Syriens, dont le nombre est en augmentation, et qui cherchent à rejoindre l’Europe”, dit Amer Bashier, Chef du département “Migrants” de Sebratha. Le port de pêche de Sebratha en Libye est un de point de départ vers l’Italie. Mais la Méditerranée n’est pas la seule mer empruntée par ces migrants désespérés qui fuient la guerre ou la misère. Car cette année, 82 680 personnes ont traversé le Golfe d’Aden et la Mer Rouge depuis le Corne de l’Afrique, pour rejoindre les pays riches du Golfe Persique, 242 sont mortes. Cinquante-quatre mille ont, elles aussi, tenté le voyage dans le Golfe du Bengale. Cette traversée a fait 540 morts. Au total, à l‘échelle mondiale, 348 000 “boat-people” ont été recensés par le HCR. Plus de 4 200 sont morts ou ont disparu en mer.
Vidéo suivante dans 5 secondes